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Donald Trump en 2020, Joe Biden aujourd'hui: en moins de deux ans, deux présidents américains ont attrapé le Covid-19. Mais les circonstances sont loin d'être les mêmes, notamment grâce à l'arrivée des vaccins.
Lors de son diagnostic, le président Trump avait 74 ans. Joe Biden en a lui 79. Or l'âge, on le sait, accroît fortement le risque de développer un cas grave de la maladie.
Mais les premières réactions face à l'annonce du test positif des deux hommes, aux personnalités par ailleurs très différentes, brillent par leur contraste: si l'inquiétude et la fébrilité dominaient pour Donald Trump, le test positif de Joe Biden a été accueilli avec bien davantage de calme, les experts soulignant les risques réduits encourus aujourd'hui grâce aux différents traitements.
- Donald Trump -
Le 2 octobre 2020, le président Donald Trump annonce d'un tweet nocturne qu'il vient d'être testé positif. Sa campagne visant à sa réélection est stoppée net. Il est admis le même jour à l'hôpital militaire Walter Reed, en banlieue de Washington, où il reste trois nuits.
A l'époque, les craintes pour la santé du dirigeant de la première économie mondiale sont vives. Aucun vaccin n'est encore autorisé.
La Maison Blanche communique peu sur son état: l'équipe médicale et l'entourage du président fournissent des informations vagues et parfois contradictoires.
Au départ: forte fièvre, fatigue, toux... On sait aussi que son taux de saturation en oxygène a chuté.
Après un apport en oxygène à la Maison Blanche, Donald Trump reçoit à l'hôpital les seuls traitements alors disponibles: les anticorps monoclonaux de Regeneron, à l'époque encore en expérimentation, et l'antiviral remdesivir, tous deux administrés par intraveineuse. Puis de la dexaméthasone, un corticoïde destiné aux malades graves du Covid-19, qui font se demander aux experts s'il n'est pas plus mal en point que ce qu'en disent ses médecins.
Le président républicain, qui aime à démontrer son endurance physique lors de longs meetings de campagne, met un point d'honneur à ne pas apparaître faible face à la maladie. Il se met en scène au travail, depuis l'hôpital.
M. Trump tient même à sortir saluer ses partisans massés autour de l'établissement, en effectuant un tour en voiture très controversé, en contradiction avec les recommandations d'isolement.
Le 5 octobre, Donald Trump retourne finalement à la Maison Blanche en hélicoptère, lors d'une séquence mémorable le montrant retirer son masque depuis le balcon de sa résidence, en signe de défi. A propos du virus, il déclare dans une vidéo publiée en ligne: "Ne le laissez pas vous dominer. N'en ayez pas peur".
- Joe Biden -
L'annonce du test positif de Joe Biden a elle été faite jeudi par communiqué officiel, précisant immédiatement que ses symptômes étaient "très légers".
"Un point quotidien" sur son état est promis, et il reste à l'isolement à la Maison Blanche.
Il est entièrement vacciné, et a reçu deux doses de rappel du vaccin de Pfizer. Il a également immédiatement commencé à prendre du Paxlovid, un traitement antiviral sous forme de pilules prises quotidiennement durant cinq jours, et permettant de diminuer la capacité du virus à se répliquer, freinant ainsi la progression de la maladie.
"Avec la mise à disposition de traitements modernes, de vaccins, et des soins experts, (Joe Biden) encourt un risque considérablement plus faible que durant les premiers jours du Covid-19", a tweeté jeudi Scott Gottlieb, ancien patron de l'Agence américaine des médicaments (FDA).
Le variant Omicron circulant actuellement se réplique en outre davantage dans les voies aériennes supérieures (nez, gorge) que dans les poumons, où se développent les formes graves de Covid-19.
La réaction n'est par ailleurs pas vraiment à la surprise, l'annonce sonnant plutôt comme quelque chose qui devait arriver un jour ou l'autre.
Le cas de Joe Biden, qui contrairement à son prédécesseur a vigoureusement prôné des mesures telles que le port du masque, illustre ainsi l'idée désormais acquise que le Covid-19 peut toucher tout le monde quand, en 2020, certains considéraient encore que les personnes attrapant le virus ne prenaient simplement pas assez de précautions. Une culpabilisation qui n'a pas lieu d'être, soulignent les experts.
O.Mehta--DT