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"Sur la bonne voie": des cardinaux se sont voulus encourageants jeudi sur l'état de santé du pape François, en "légère amélioration", au septième jour de son hospitalisation pour une double pneumonie.
Selon une source vaticane, l'état du pape argentin de 88 ans est "stable". Il est en mesure de travailler avec ses plus proches collaborateurs, de lire et signer des documents et de passer des appels téléphoniques.
"Nous sommes tous inquiets pour le pape, mais (...) le fait qu'il ait pris son petit déjeuner, lu les journaux et reçu des gens signifie que nous sommes sur la bonne voie vers une guérison complète", a assuré le cardinal italien Matteo Zuppi, président de la conférence épiscopale italienne (CEI).
François a été admis à l'hôpital Gemelli de Rome vendredi dernier pour une bronchite, mais le Saint-Siège a révélé mardi qu'il avait développé une pneumonie dans ses deux poumons, une infection du tissu pulmonaire potentiellement mortelle.
"Les examens sanguins, examinés par le personnel médical, montrent une légère amélioration, en particulier des indices d'inflammation", a assuré mercredi le Vatican, avant de préciser jeudi que le pape s'était levé et avait pu s'asseoir. Un nouveau bulletin de santé est attendu jeudi soir.
"Bien sûr, il y a de l'inquiétude, c'est normal, c'est comme quelqu'un de la famille", a pour sa part déclaré le cardinal français Jean-Marc Aveline en marge d'une conférence de presse à Rome.
Mais le pape - qui n'a officiellement reçu aucun cardinal à l'hôpital - est "un combattant dans tous les domaines" et "quelqu'un qui prie beaucoup", a ajouté l'archevêque de Marseille.
Cette hospitalisation, la quatrième depuis 2021, suscite de vives inquiétudes alors que le pape a déjà été affaibli par une série de problèmes ces dernières années, allant d'opérations du côlon et de l'abdomen à des difficultés à marcher.
"Quelle perte de temps", a déploré le cardinal espagnol Juan José Omella, qui assure que le pape va "beaucoup mieux". "L'important est de savoir comment il réagit aux médicaments. Mais je pense qu’il y a de l’espoir", a-t-il affirmé aux journalistes.
- Messages de soutien -
Une source vaticane a indiqué mercredi que le pape respirait seul. Il n'est pas exclu qu'il reçoive, par intermittence, une assistance en oxygène et il a un cœur qui "résiste très bien".
Mercredi, François a reçu pendant 20 minutes la visite de la Première ministre italienne Giorgia Meloni qui a dit l'avoir "trouvé alerte et réactif" et avoir même "plaisanté" avec lui.
Aucune indication n'a toutefois été fournie sur la durée de ce séjour et le Vatican n'a pas précisé si François, qui n'est plus apparu en public depuis le 14 février, pourrait présider dimanche la prière hebdomadaire de l'Angélus.
L'hospitalisation du pape, à la fois leader spirituel de 1,3 milliards de catholiques et chef de l'Etat de la Cité du Vatican, a relancé les spéculations autour de sa capacité à assurer sa charge, alors que le droit canonique ne prévoit rien en cas de problème grave qui altèrerait sa lucidité.
Selon François Mabille, chercheur à l'IRIS et directeur de l'Observatoire géopolitique du religieux, le Vatican se retrouve désormais dans "une sorte d'entre-deux". "On a un pape qui est à la fois malade, souffrant, mais qui est vivant, qui peut parler. Il y a une incertitude qui fragilise le pape et le Saint-Siège, qui est de savoir ce que va devenir son état de santé", a-t-il confié à l'AFP.
Jeudi, sur une place Saint-Pierre ensoleillée, les groupes de fidèles poursuivaient leur pèlerinage à l'occasion du Jubilé 2025, "Année sainte" de l'Eglise catholique qui a lieu tous les 25 ans.
"J’aime beaucoup ce pape, Padre Bergoglio, il m’est très cher, surtout parce qu’il se soucie des pauvres, et j’espère qu’il se rétablira très bientôt", a confié à l'AFP Suzanna Munteanu, une Roumaine orthodoxe originaire de Bucarest.
L'évêque de Rome a reçu de nombreux messages de sympathie du monde entier, de la part de responsables politiques et religieux en passant par des fidèles ou des dessins d'enfants.
Malgré des alertes de santé à répétition ces dernières années, Jorge Bergoglio, connu pour sa force de caractère, a maintenu un rythme effréné, au grand dam de ses médecins qui ne cessent de lui répéter de ralentir la cadence.
F.Saeed--DT