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L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) sera jugée devant le tribunal correctionnel pour homicide involontaire, après le décès en 2018 d'une patiente aux urgences, a appris l'AFP mercredi de source proche du dossier.
Dans son ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel, rendue mercredi et consultée par l'AFP, le juge d'instruction conclut qu'une "faute de négligence grave a exclu toute possibilité de survie" de Micheline Myrtil: la quinquagénaire déposée aux urgences de Lariboisière par les pompiers le 17 décembre 2018 en fin d'après-midi avait été retrouvée morte le lendemain sur un brancard, sans avoir été examinée par un médecin.
Le magistrat instructeur n'a pas suivi les réquisitions du parquet de Paris, qui avait demandé le 3 juillet un non-lieu, estimant que "le lien de causalité entre d'éventuelles carences dans la prise en charge à l'hôpital" et "le décès n'était pas établi".
L'un des avocats de l'AP-HP, Me Mario Stasi, n'a pas souhaité réagir.
Souffrant de céphalées et de douleurs aux mollets, Micheline Myrtil, née en Martinique en 1963, avait été déposée aux urgences de Lariboisière par les pompiers, puis reçue et orientée vers une salle d'attente.
Appelée vers minuit sous une mauvaise identité ("Myatil" au lieu de "Myrtil"), la patiente n'a jamais répondu, puis a été considérée comme partie. Elle se trouvait en réalité sur un brancard, "sans surveillance" entre 01h00 et 06h00 du matin, heure à laquelle elle a été retrouvée morte.
Selon le juge, la "négligence grave réside bien évidemment dans le fait d'avoir pris en charge médicalement Mme Myrtil dans le service des urgences vers 19h et de ne pas s'être préoccupé de l'évolution de son état pendant plus de 5 heures".
"Avant", poursuit-il, "de l'appeler vainement à la cantonade sous une identité erronée à deux reprises, sans chercher davantage à la localiser alors qu'elle se trouvait nécessairement sur son brancard dans le recoin du circuit court où il avait été positionné, avec son bracelet au poignet, et de l'y avoir laissée pendant toute la nuit, sans que personne ne s'en préoccupe".
Un premier rapport d'autopsie avait établi que la patiente était morte "d'une défaillance respiratoire aiguë secondaire à un œdème pulmonaire".
Après ce décès, Lariboisière avait annoncé des mesures de contrôle accrues des patients aux urgences. L'agence régionale de santé (ARS) avait aussi émis diverses recommandations, parmi lesquelles une augmentation des effectifs.
I.El-Hammady--DT