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Après le budget de l'Etat, celui de la "Sécu": son rapporteur général à l'Assemblée Yannick Neuder (LR), qui souhaite éviter des "coups de rabot" dans les dépenses de santé, a réclamé mardi à Matignon les documents de travail nécessaires au démarrage de cet autre chantier législatif.
On ne réduira pas le déficit de la Sécurité sociale "sur un exercice budgétaire", mais plutôt à travers une "loi de programmation en santé" qui définirait des "objectifs pour infléchir la tendance", a plaidé le député, cardiologue de profession, lors d'un débat devant des acteurs du secteur.
M. Neuder a par ailleurs écrit mardi au Premier ministre Michel Barnier, en prévision de l'examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, qui doit démarrer en octobre à l'Assemblée nationale.
Dans cette optique, les députés de la commission des Affaires sociales souhaitent notamment prendre connaissance des "hypothèses macroéconomiques et budgétaires sur lesquelles repose la trajectoire financière des régimes obligatoires de base de la Sécurité sociale et leurs différentes branches", précise le député de l'Isère, selon son courrier à Matignon, consulté par l'AFP.
Les élus aimeraient également se voir communiquer le rapport commandé par le précédent gouvernement à deux économistes, Antoine Bozio et Etienne Wasmer, sur les solutions pour "démiscardiser la France". Ces pistes, si elles étaient mises en oeuvre, auraient des incidences sur le niveau des cotisations sociales, et donc sur les recettes de la "Sécu".
La requête de M. Neuder intervient alors que son homologue chargé du budget de l'Etat Charles de Courson (du groupe centriste Liot), ainsi que le président (LFI) de la commission des Finances Eric Coquerel, ont multiplié les démarches pendant des semaines pour obtenir le projet de budget du gouvernement. Ils ont finalement obtenu partiellement satisfaction jeudi.
Lors de son débat dans les "Contrepoints de la Santé", M. Neuder a cité, parmi les pistes pour réduire à terme les déficits, la recherche d'une plus grande "efficience des soins" - qui exige "des réformes d'organisation" de la médecine de ville et des "réformes structurelles" dans les hôpitaux -, mais aussi la prévention. Celle-ci a d'abord un coût avant de porter ses fruits, mais "il faut quand même semer pour récolter", a-t-il observé.
Sur l'évolution à terme du déficit de la Sécurité sociale, "c'est surtout sur la partie +retraites+ que la dépense augmente", a observé le député.
"Très vite, il faudra se repositionner sur les retraites et se poser la question" de leur financement, a-t-il estimé. "On ne pourra pas envisager un équilibre des comptes de la Sécu sans considérer la branche vieillesse", selon lui.
S'agissant d'un éventuel retour sur la très contestée réforme des retraites de 2023 - qui pourrait éventuellement passer par des amendements au PLFSS, portés par les oppositions -, M. Neuder s'est montré prudent.
"Force est de constater que s'il n'y avait pas eu" la réforme Borne, "le déficit serait encore plus important dans les années qui viennent", a-t-il indiqué.
A.Ragab--DT