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Un "nombre non négligeable" d'accidents de la vie courante chez les enfants de moins de 15 ans ne nécessitent pas de recours aux urgences mais occasionnent plus de 550.000 consultations de généralistes et de pédiatres chaque année dans l'Hexagone, selon une étude publiée mardi.
Traumatismes liés à des noyades, suffocations, brûlures, chutes ou encore intoxications, les accidents de la vie courante regroupent les accidents domestiques, de sports et de loisirs, survenus à l'école ou à d'autres moments.
Ils sont la première cause de décès chez les enfants de 1-4 ans et la deuxième chez les 5-14 ans, alors que la plupart étaient évitables, souligne un communiqué de l'Inserm.
Pour mieux cibler la prévention, le ministère de la Santé avait demandé une étude aux équipes Inserm et Sorbonne Université du réseau Sentinelles, composé de 1.300 généralistes et d’une centaine de pédiatres et collaborant avec Santé publique France. Car toutes les victimes de ces accidents ne passent pas par l'hôpital.
"Environ 476.000 enfants de moins de 15 ans ont consulté un médecin généraliste suite à un accident de la vie courante en France hexagonale sur une année (2022-2023), et environ 77.000 ont consulté un pédiatre", estime ce travail, mené de mi-mai 2022 à mi-juin 2023 auprès d’un échantillon de 162 généralistes et de 31 pédiatres libéraux répartis sur tout l'Hexagone.
En moyenne, un généraliste a eu 9 consultations et un pédiatre 29 pour des enfants de moins de 15 ans après un accident de la vie courante.
Les trois quarts des cas n’ont pas eu recours aux urgences.
Chez les enfants de moins de 10 ans, les accidents sont survenus le plus souvent à domicile, chez ceux de 10 ans plus fréquemment lors d’activités sportives ou de loisirs à l'extérieur.
Quel que soit l’âge, les chutes ont représenté la cause principale des accidents, souligne l'étude.
Chez les enfants jusqu'à 4 ans, du mobilier, comme des lits ou des canapés, est le plus souvent impliqué; chez ceux de 5 ans et plus, les chutes sont souvent spontanées, par exemple en jouant ou en trébuchant.
Les blessures les plus courantes après ces accidents sont des contusions/ecchymoses ou des plaies ouvertes à la tête, suivies d’entorses aux membres.
Environ 80% des consultations ont nécessité une prescription (médicaments, soins, inaptitude au sport, absence scolaire).
La "feuille de route 2024-2030 sur la pédiatrie et la santé de l’enfant" prévoit notamment de renforcer la prévention des accidents de la vie courante des moins de 5 ans, rappelle le communiqué. Des actions de sensibilisation et de communication seront ainsi déployées auprès du grand public, avec des messages spécifiques selon les âges.
J.Chacko--DT