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Un vaccin expérimental du laboratoire Moderna contre le mpox a fait preuve d'une plus grande efficacité que les vaccins actuels pour réduire les symptômes et la durée de la maladie, selon une étude sur des animaux dont les résultats sont publiés mercredi par la revue Cell.
Cette annonce intervient alors que l'Afrique connaît une recrudescence du mpox, qui avec l'apparition d'un nouveau variant (1b) a poussé l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) à déclencher le 14 août son plus haut degré d'alerte sanitaire mondiale.
Les chercheurs ont utilisé la technologie de l'ARN messager pour tenter de trouver un vaccin contre le Mpox qui soit extrêmement efficace et sûr, a expliqué à l'AFP le virologiste et auteur principal de l'étude Jay Hooper, de l'Institut de recherche médicale sur les maladies infectieuses de l'armée américaine.
Des vaccins contre le mpox, appelé auparavant variole du singe, avaient à l'origine été développés pour combattre la variole humaine, une maladie mortelle qui a été déclarée éradiquée par l'OMS en 1980.
Le vaccin actuellement commercialisé sous le nom de Jynneos aux Etats-Unis, Imvanex en Europe et Imvamune au Canada est composé d'un virus "vivant atténué", ce qui veut dire que le virus a été affaibli pour ne pas transmettre la maladie aux humains.
Mais étant atténué, il est aussi moins protecteur que le vaccin de plus ancienne génération ACAM2000, lequel n'est toutefois pas recommandé pour tous les publics en raison de ses effets secondaires.
Le nouveau vaccin à ARN messager de Moderna, lui, inclut des instructions génétiques qui entraînent le système immunitaire à reconnaître quatre antigènes permettant au virus de s'accrocher aux cellules.
Le laboratoire américain utilise la même technologie pour son vaccin contre le coronavirus, qui est très sûr et efficace.
- Prochains tests sur des humains -
Dans le cadre de cette étude, six macaques ont été vaccinés avec le vaccin à ARN messager, et six autres ont reçu une injection du vaccin actuellement commercialisé.
Huit semaines après la première injection, les 12 macaques ont été exposés à une souche mortelle de mpox. Un autre groupe de six macaques non vaccinés a également été exposé au virus.
Tous les singes vaccinés ont survécu, quel que soit le vaccin utilisé, et cinq des six macaques non vaccinés sont morts.
"Mais si on se concentre spécifiquement sur les résultats du vaccin à ARN messager, ce que nous avons vu s'est révélé très surprenant et enthousiasmant", a raconté à l'AFP Galit Alter, une virologiste et immunologiste de Moderna, autre autrice principale de l'étude.
Les primates vaccinés à l'ARN messager ont perdu moins de poids et ont eu moins de lésions que ceux injectés avec le vaccin atténué.
De plus, le vaccin à ARN messager a permis de réduire de près de 10 jours la période pendant laquelle des lésions étaient visibles sur les macaques. La charge virale dans le sang et dans les prélèvements au niveau de la gorge était également inférieure, ce qui suggérerait qu'il réduit aussi le risque de transmission.
Alec Freyn, de Moderna, un autre auteur de l'étude, a précisé à l'AFP que ce vaccin avait aussi été testé pour d'autres virus de la même famille et s'était montré efficace contre la vaccine, la variole bovine, et la variole du lapin ou celle du chameau.
Ce vaccin, appelé mRNA-1769, fait maintenant l'objet de premiers tests cliniques sur les humains au Royaume-Uni, pour s'assurer qu'il ne présente aucun risque.
A.Padmanabhan--DT