AEX
1.6900
Les corps de six otages enlevés lors de l'attaque du Hamas le 7 octobre en Israël ont été retrouvés dans la bande de Gaza, selon l'armée israélienne et le président américain Joe Biden, qui a promis d'oeuvrer pour la libération de ceux toujours retenus.
Des "pauses humanitaires" aux contours incertains doivent par ailleurs débuter dimanche pour permettre une vaccination antipolio à grande échelle dans le territoire palestinien, où un premier cas a récemment été confirmé chez un bébé de dix mois.
"Plus tôt dans la journée (samedi, NDLR), dans un tunnel sous la ville de Rafah, les forces israéliennes ont récupéré six corps d'otages détenus par le Hamas", dont celui de l'Israélo-Américain Hersh Goldberg-Polin, a expliqué M. Biden dans un communiqué samedi soir, en se disant "dévasté et indigné".
Deux sont des femmes et quatre des hommes: Hersh Goldberg-Polin, Carmel Gat, Eden Yerushalmi, Alexander Lobanov, Almog Sarusi et Ori Danino, a précisé l'armée israélienne.
Cinq d'entre eux avaient été enlevés au festival de musique techno Nova.
"Ne vous y trompez pas, les dirigeants du Hamas paieront pour ces crimes. Et nous continuerons à travailler 24 heures sur 24 pour parvenir à un accord qui garantisse la libération des otages restants", a affirmé le président américain.
Lors de l'attaque du Hamas le 7 octobre, 251 personnes ont été enlevées en Israël et emmenées à Gaza. Cette vaste attaque a entraîné côté israélien la mort de 1.199 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles.
Israël a juré de détruire le Hamas, un mouvement qu'il qualifie de terroriste, à l'instar des Etats-Unis et de l'Union européenne.
Les représailles israéliennes ont fait au moins 40.691 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas, provoqué un désastre humanitaire et sanitaire et déplacé la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants. D'après l'ONU, la majorité des morts sont des femmes et des mineurs.
La Défense civile y a recensé samedi encore une quarantaine de morts dans des frappes israéliennes.
- Empêcher une propagation -
Alors que le territoire palestinien assiégé est dévasté par près de 11 mois de guerre, une campagne de vaccination contre la polio est lancée officiellement dimanche, même si des vaccins ont commencé à être administrés dès samedi.
La campagne, menée par des équipes du ministère de la Santé, de l'Unrwa (agence de l'ONU) et des ONG, selon le gouvernement du Hamas, vise à vacciner plus de 640.000 enfants de moins de dix ans dans le territoire où la polio avait pourtant été éradiquée il y a 25 ans.
L'ONU a envoyé 1,2 million de doses du vaccin nOPV2, qui consiste en l'administration orale de deux gouttes.
La campagne se déroulera en trois phases, dans le centre, le sud puis le nord de la bande de Gaza.
Jeudi, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait annoncé qu'Israël avait accepté une série de "pauses humanitaires" de trois journées pour chacune des phases.
Démentant "les informations faisant état d'un cessez-le-feu général" pour permettre cette campagne, le cabinet du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué qu'Israël "autorisera uniquement un couloir humanitaire".
L'objectif est "d'empêcher la propagation de l'épidémie dans l'ensemble de la région", a-t-il expliqué.
Selon l'ONU, "une couverture d'au moins 90% est nécessaire lors de chaque phase de la campagne pour arrêter l'épidémie".
Aïd Abou Taha, 33 ans, a amené son fils de 11 mois à l'hôpital Nasser de Khan Younès (sud) pour le faire vacciner.
Cette campagne "est très importante, surtout parce qu'il y a de plus en plus de déplacés qui s'entassent et qu'il y a des épidémies qui se répandent parmi les enfants", a-t-il déclaré.
- Opération en Cisjordanie -
Dans le même temps, dans le nord de la Cisjordanie, occupée depuis 1967, Israël poursuit sa vaste opération militaire, lancée mercredi, contre les groupes armés, qui a suscité inquiétudes et protestations de la communauté internationale.
"On a peur, on est terrorisés", expliquait une mère de famille, Faïza Abou Jaafar, à Jénine. "On vit des jours noirs".
"L'électricité et l'eau sont totalement coupées dans le camp de réfugiés", et "80% des quartiers (de la ville) ne sont plus alimentés en eau", déplore Bachir Matahine, le porte-parole de la municipalité de Jénine cité par l'agence de presse palestinienne Wafa.
Au moins 22 Palestiniens, principalement des combattants, ont été tués par l'armée israélienne en Cisjordanie depuis mercredi, selon le ministère palestinien de la Santé. Tous des "terroristes", a dit l'armée israélienne. D'après l'agence Wafa, un octogénaire figure parmi les tués.
Le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza, et le Jihad islamique, ont déclaré qu'au moins 14 des morts combattaient dans leurs rangs.
B.Gopalan--DT