AEX
1.6900
Et si le Covid était enfin derrière nous ? Tous les indicateurs semblent désormais au vert, avec une diminution de la circulation du virus et des hospitalisations. Attention, l'épidémie est "contrôlée" mais certainement "pas terminée", préviennent les scientifiques.
La semaine dernière, "le ralentissement de l’épidémie de SARS-CoV-2 s’est confirmé sur l’ensemble du territoire, avec une diminution des taux d’incidence (-39%) et de positivité (-5 points)", résume l'agence Santé publique France dans son point hebdomadaire publié en fin de semaine.
Si ces indicateurs restent à un niveau élevé, le reflux ne fait plus de doute: la moyenne quotidienne des nouvelles contaminations sur sept jours, qui lisse les variations, s'établissait jeudi à 43.865, contre 80.980 le jeudi précédent.
Une baisse qui se confirme aussi à l'hôpital puisque 21.880 malades du Covid étaient hospitalisés jeudi, contre 24.130 une semaine plus tôt.
Cette situation sanitaire en "très nette amélioration, donnera lieu à des adaptations dans les prochaines semaines" des mesures en vigueur, a souligné le chef de l’État Emmanuel Macron mercredi lors du Conseil des ministres.
La plupart des restrictions ont été levées mi-mars sur le territoire, mais quelques mesures sont toujours en vigueur comme le port du masque dans les transports en commun, le pass sanitaire exigé dans les établissements de santé, ou encore l'isolement obligatoire après un test positif au Covid-19.
- "Nouveau variant" -
"Fin mai-début juin, il y aura probablement des décisions politiques", a déclaré vendredi sur France Info Jean-François Delfraissy, le président du Conseil scientifique, qui conseille le gouvernement.
Car c'est un fait: "On sort de cette cinquième vague, qui a été un peu plus longue que prévu" et on peut être "optimiste de façon raisonnable pour la France et l'Europe pour les mois qui viennent, avec probablement un printemps qui risque de bien se passer", a-t-il jugé.
D'ici fin mai, il prévoit une baisse des contaminations autour de 5 à 10.000 cas par jour.
Mais, a-t-il rappelé, la situation était la même il y a un an, avant que n'arrive en France le variant Delta au mois de juin, qui a rebattu les cartes.
"L'épidémie est contrôlée mais on sait tous qu'elle n'est pas terminée", a prévenu M. Delfraissy. On peut en effet s'attendre "à la survenue d'un nouveau variant: on l'estime plutôt à la rentrée mais peut-être qu'il arrivera avant".
Et toute la question sera alors de savoir quelle sera sa contagiosité, sa sévérité et sa résistance aux vaccins.
Deux sous-variants d'Omicron (BA.4 et BA.5) semblent actuellement à l'origine d'un nouveau pic épidémique en Afrique du Sud, qui rentre dans la période hivernale.
Il est encore trop tôt pour connaître précisément leur virulence mais si l'on en croit de premières données, les vaccins continuent d’offrir une bonne protection contre les formes sévères du Covid et de réduire les risques de décès.
- Bouclier vaccinal -
De son côté la Chine, qui ne bénéficie pas d'une couverture vaccinale suffisante, subit encore la pression épidémique des variants BA.1 et BA.2 d’Omicron.
En France, "la pandémie n’est clairement pas terminée, même si on peut espérer que, compte tenu des niveaux d’immunité dans la population (...), on puisse passer à une phase plus de transition", soulignait jeudi Sylvie van der Werf, virologue à l'institut Pasteur lors d'un point presse de l'Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS).
Mais il est "très difficile aujourd’hui de donner des indicateurs spécifiques" pour déterminer quand la pandémie prendra fin, a-t-elle ajouté.
Ce dont l'Europe et la France ont réussi à présent à se débarrasser dans la gestion de pandémie, ce sont les confinements et les couvre-feux, grâce au bouclier de la vaccination.
En raison toutefois de "la très forte transmissibilité de Delta, puis d’Omicron, le nombre absolu de décès a continué à suivre un rythme très élevé qui n’a pas beaucoup diminué depuis le début de la pandémie", rappelle à l'AFP l'épidémiologiste Antoine Flahault, directeur de l'Institut en santé globale de l'université de Genève.
Il est ainsi "bien prématuré", selon lui, de juger que la pandémie puisse être terminée.
S.Saleem--DT