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Un médicament de l'entreprise pharmaceutique américaine Eli Lilly, Mounjaro, permet une perte de poids plus importante que le best-seller Ozempic du groupe danois Novo Nordisk, selon la première étude comparant directement l'efficacité de ces deux traitements chez des patients obèses ou en surpoids.
Les patients ayant reçu Mounjaro sont "plus susceptibles d'atteindre une perte de poids de 5%, 10% ou 15% et plus", par rapport à ceux ayant reçu Ozempic, selon cette étude publiée lundi dans la revue JAMA. Et ces patients sous Mounjaro "ont connu des réductions de poids plus importantes au bout de 3, 6 et 12 mois", ajoute-t-elle.
Dans le détail, les patients ayant reçu Mounjaro avaient par exemple perdu en moyenne environ 15% de leur poids au bout d'un an, contre environ 8% pour Ozempic, selon l'étude.
Celle-ci a analysé les données de plus de 18.000 adultes aux Etats-Unis entre mai 2022 -- le mois où Mounjaro a été approuvé -- et septembre 2023.
Ozempic avait pour sa part été approuvé dès 2017, mais il est devenu ces dernières années un véritable phénomène, promu pour ses propriétés amincissantes y compris par des personnalités ou sur les réseaux sociaux.
Ces deux traitements administrés par injections sont approuvés par les autorités sanitaires pour traiter le diabète de type 2, mais l'étude a également inclus des patients ne présentant pas cette pathologie. Ces médicaments ayant montré leur efficacité en termes de perte de poids lors d'essais cliniques, les médecins peuvent en effet les prescrire hors des recommandations officielles.
Pour cette étude, environ la moitié des patients n'étaient pas atteints de diabète de type 2. Ceux-ci ont d'ailleurs bénéficié d'une perte de poids plus importante, pour des raisons qui ne sont pas encore complètement comprises selon l'étude.
Des effets secondaires notamment gastro-intestinaux ont été observés -- occlusion intestinale, pancréatite... -- mais n'étaient pas plus fréquents pour un traitement que pour l'autre.
Une forte proportion de patients a par ailleurs arrêté le traitement au cours de l'étude, qui ne précise pas si cet arrêt a été suivi par une reprise de poids, comme cela a été rapporté par d'autres travaux.
Des recherches supplémentaires sur les raisons de ces arrêts sont nécessaires, y compris le rôle des effets secondaires ou du prix onéreux de ces traitements, selon l'étude.
Ozempic comme Mounjaro appartiennent à une classe de traitements imitant une hormone intestinale (GLP-1). Ces médicaments de nouvelle génération, qui permettent des pertes de poids bien plus importantes que les précédents, sont porteurs d'espoir pour des millions de personnes et de profits astronomiques pour les entreprises pharmaceutiques.
A.Ansari--DT