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Le professeur Henri Joyeux est finalement bien interdit d'exercer la médecine pendant deux ans à la suite de déclarations fallacieuses contre certains vaccins, alors qu'une précédente radiation avait été annulée voici quelques années, selon un document transmis lundi par l'Ordre des médecins.
"Il est infligé au Pr Joyeux la sanction de l'interdiction d'exercer la médecine pendant une durée de deux ans", à compter de 2024, selon une décision de la chambre disciplinaire nationale de l'Ordre des médecins, d'abord révélée par le site d'actualités médicales Egora.
Cette radiation est la dernière étape d'un feuilleton qui met aux prises depuis des années M. Joyeux -connu pour multiplier les positions infondées sur le plan médical- avec l'Ordre des médecins.
Au centre de l'affaire, deux pétitions publiées sur internet en septembre 2014 et mai 2015 par M. Joyeux.
La première s'élevait contre une recommandation du Haut conseil de la santé publique, jamais suivie par le gouvernement, préconisant d'abaisser de 11 à 9 ans l'âge de la vaccination contre le papillomavirus pour les filles.
La seconde fustigeait le remplacement du vaccin DTPolio trivalent (c'est-à-dire protégeant contre trois maladies, la diphtérie, le tétanos et la polio) par un vaccin hexavalent (protégeant contre six affections), en raison de risques supposément liés à la présence d'aluminium dans ce dernier.
A la suite de ces déclarations, le Conseil national avait, en 2016, déjà radié M. Joyeux pour deux ans, mais cette décision avait été annulée par la chambre disciplinaire -qui fonctionne indépendamment du conseil.
L'affaire est remontée jusqu'au conseil d'Etat qui a cassé en 2019 la décision de la chambre disciplinaire, ouvrant la voie à une nouvelle procédure. C'est à l'issue de celle-ci que la chambre, cette fois, a bien radié M. Joyeux.
Celui-ci s'est exprimé "de manière alarmiste, sans s’appuyer sur des données acquises de la science", selon la chambre, qui lui reproche aussi "d'alarmer les parents de jeunes enfants par l’utilisation de formules polémiques".
M. Joyeux, qui a également diffusé des informations erronées autour du Covid, fait, par ailleurs, l'objet de procédures dans d'autres dossiers, notamment des essais cliniques clandestins autour des maladies d'Alzheimer et de Parkinson.
L'agence du médicament (ANSM) a interdit ces essais, mais la justice administrative a annulé cette décision, conduisant l'ANSM à se pourvoir en cassation devant le Conseil d'Etat. La décision de ce dernier est toujours attendue.
R.El-Zarouni--DT