Dubai Telegraph - Le sang et la peur: avec des médecins militaires près de Bakhmout

EUR -
AED 3.884622
AFN 71.845215
ALL 98.56526
AMD 409.224079
ANG 1.905628
AOA 965.621197
ARS 1056.318894
AUD 1.633339
AWG 1.906389
AZN 1.799806
BAM 1.964065
BBD 2.134884
BDT 126.351728
BGN 1.956737
BHD 0.398642
BIF 3122.028536
BMD 1.057636
BND 1.422847
BOB 7.305745
BRL 6.130005
BSD 1.057355
BTN 89.243286
BWP 14.514149
BYN 3.460262
BYR 20729.662984
BZD 2.131269
CAD 1.485153
CDF 3031.184243
CHF 0.938959
CLF 0.037313
CLP 1029.58763
CNY 7.644573
CNH 7.651958
COP 4740.059545
CRC 540.052286
CUC 1.057636
CUP 28.02735
CVE 110.730991
CZK 25.277288
DJF 188.283246
DKK 7.458786
DOP 63.947904
DZD 141.286364
EGP 52.196432
ERN 15.864538
ETB 131.064782
FJD 2.404319
FKP 0.83481
GBP 0.83347
GEL 2.882089
GGP 0.83481
GHS 16.996527
GIP 0.83481
GMD 75.091551
GNF 9112.486638
GTQ 8.165401
GYD 221.210926
HKD 8.233595
HNL 26.698482
HRK 7.544391
HTG 138.920831
HUF 406.658904
IDR 16814.083479
ILS 3.953755
IMP 0.83481
INR 89.295508
IQD 1385.129062
IRR 44531.757669
ISK 145.900769
JEP 0.83481
JMD 167.385201
JOD 0.749964
JPY 164.408966
KES 136.96951
KGS 91.48592
KHR 4294.64687
KMF 493.382838
KPW 951.871879
KRW 1475.254041
KWD 0.325202
KYD 0.881108
KZT 524.206025
LAK 23227.749724
LBP 94684.562614
LKR 308.909991
LRD 195.081889
LSL 19.353847
LTL 3.122924
LVL 0.639753
LYD 5.164759
MAD 10.560542
MDL 19.153604
MGA 4953.870876
MKD 61.730909
MMK 3435.160039
MNT 3593.846618
MOP 8.476271
MRU 42.0333
MUR 49.931234
MVR 16.351333
MWK 1833.424297
MXN 21.53867
MYR 4.728165
MZN 67.529792
NAD 19.353847
NGN 1766.685256
NIO 38.910252
NOK 11.706712
NPR 142.789579
NZD 1.80052
OMR 0.407214
PAB 1.05735
PEN 4.028955
PGK 4.189214
PHP 62.130289
PKR 293.676773
PLN 4.316474
PYG 8257.751231
QAR 3.854539
RON 4.976813
RSD 116.985418
RUB 105.579986
RWF 1451.716144
SAR 3.972546
SBD 8.866568
SCR 14.542056
SDG 636.163919
SEK 11.59133
SGD 1.417808
SHP 0.83481
SLE 24.00983
SLL 22178.100313
SOS 604.245714
SRD 37.394301
STD 21890.927079
SVC 9.251935
SYP 2657.341694
SZL 19.361571
THB 36.861252
TJS 11.271286
TMT 3.701726
TND 3.339469
TOP 2.47709
TRY 36.409859
TTD 7.179212
TWD 34.343573
TZS 2813.311443
UAH 43.588942
UGX 3880.329656
USD 1.057636
UYU 44.919247
UZS 13541.988977
VES 48.069456
VND 26853.374652
VUV 125.564655
WST 2.952487
XAF 658.732268
XAG 0.03451
XAU 0.000412
XCD 2.858314
XDR 0.796556
XOF 658.732268
XPF 119.331742
YER 264.25052
ZAR 19.237653
ZMK 9519.992964
ZMW 28.997029
ZWL 340.558318
  • AEX

    -6.1200

    868.34

    -0.7%

  • BEL20

    -52.1200

    4185.35

    -1.23%

  • PX1

    -2.1900

    7309.35

    -0.03%

  • ISEQ

    -13.7300

    9795.25

    -0.14%

  • OSEBX

    11.5500

    1437.88

    +0.81%

  • PSI20

    56.7300

    6431.24

    +0.89%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -7.6500

    2935.09

    -0.26%

  • N150

    12.5900

    3326.93

    +0.38%

Le sang et la peur: avec des médecins militaires près de Bakhmout
Le sang et la peur: avec des médecins militaires près de Bakhmout / Photo: Genya SAVILOV - AFP

Le sang et la peur: avec des médecins militaires près de Bakhmout

Le véhicule blindé chargé de les évacuer s'arrête au claquement des tirs d'artillerie. Il dépose un groupe de soldats de reconnaissance ukrainiens, dont la mission a mal tourné à Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine.

Taille du texte:

La plupart des blessés peuvent encore marcher. Mais certains perdent l'équilibre et titubent à l'entrée d'un bâtiment qui porte des traces de bombardements et fait office d'hôpital de campagne, tout proche du front où les combats font rage.

Les uniformes sont usés, déchirés là où il a fallu soigner des blessures ou pour permettre aux hommes couverts de saletés de mieux respirer.

Quelques-uns s'appuient sur leur fusil pour rester debout, d'autres se laissent glisser au sol, le dos contre un mur, épuisés.

Si eux sont blessés mais vivants, aucun ne veut dire combien de camarades ils ont perdu sur cette partie du front où les affrontements sont les plus sanglants depuis des mois.

Leur unité sondait les défenses russes lorsqu'elle a été détectée et ciblée. Les chars ennemis ont ouvert le feu à très courte distance.

Dans l'attente d'être examinés, certains échangent en entre eux et revivent l'attaque et le chaos subis, en agitant les bras et proférant des jurons.

L'équipe de médecins, dont certains sont encore en pantoufles, retire silencieusement les éclats d'obus reçus par les blessés.

- "Vengeance" -

"J'ai des raisons de me venger des Russes", lâche le chirurgien Kirilo Orlov, après avoir soigné l'un des soldats. "Je veux dire une vraie vengeance. J'ai perdu trop de connaissances et d'amis", ajoute ce quadragénaire.

L'hôpital de campagne est situé dans une ville fantôme, vidée de ses habitants. Les rues sont couvertes de débris et l'air secoué d'explosions incessantes.

Les médecins se relaient pour aller fumer à côté d'une porte ouverte sur l'extérieur, face aux positions russes. Le danger guette, ils ne mettent quasiment jamais un pied dehors.

Soudain, certains enfilent des gilets pare-balles et se précipitent pour secourir des soldats arrivés dans un autre véhicule blindé.

Des fusils sont appuyés sur des coins de murs, des talkies-walkies crachent les bruits de la guerre.

Le soldat Serguiï Podolyan est assis dans un couloir, seul. Ses paumes sont moites.

"C'est quelque chose de nouveau", explique le jeune homme de 27 ans, le visage peu marqué pour son premier jour sur le front.

"Nous avons suivi un entraînement dans un stand de tir et nous nous sommes un peu habitués aux explosions", murmure-t-il sous sa casquette de base-ball. "Mais pas comme ça... !", souffle-t-il.

- Retourner au combat -

Les médecins travaillent moins depuis que les forces ukrainiennes ont abandonné la défense de Bakhmout en mai, et tentent de la prendre en tenaille par le nord-ouest et le sud-ouest.

"Nous avons trois fois moins de cas (de blessures) qu'en février ou mars", dénombre le médecin Dmytro Ourakov, 42 ans. "Nous nous battons plus intelligemment maintenant", estime-t-il, avant de mettre son fusil en bandoulière et d'aller se reposer.

Mais les attaques ukrainiennes menées sur les flancs de Bakhmout se heurtent toujours aux défenses russes et aux champs de mines.

Les soldats blessés ne pensent à rien d'autre qu'à continuer de se battre.

"Ils veulent retourner là-bas", constate l'infirmière Galina Slobodyan, dans un sourire compatissant après avoir bandé le bras d'un soldat.

Ce dernier rejette fermement l'idée d'aller se faire soigner dans un véritable hôpital, loin du front. "Je ne peux pas leur dire non", dit la soignante.

Cette jeune femme de 23 ans travaillait comme coiffeuse en Pologne lorsque la Russie a envahi l'Ukraine il y a 17 mois. Elle est vite rentrée dans son pays, quand des millions d'autres le quittaient à la hâte.

- "Tuer un infirmier" -

"Vous restez à l'étranger, vous gagnez de l'argent, mais à quoi bon ?", s'interroge la jeune femme tatouée dans le cou. "Je voulais être utile".

Une fois la plupart des blessés soignés, les médecins s'accordent un peu de détente, les yeux rivés sur leur téléphone portable.

L'ancienne coiffeuse plaisante avec le jeune Serguiï Podolyan pour tenter d'atténuer le stress du soldat novice.

Le regard dans le vide, le Dr Orlov reste assis près de la table d'opération, dans un silence pesant.

Une nouvelle équipe médicale retournera bientôt vers le "point zéro" - l'épicentre même des combats - comme le nomment les Ukrainiens, pour secourir d'autres blessés.

Avec le risque d'être visé par les soldats russes.

"Ce n'est pas comme pendant la Seconde Guerre mondiale, quand vous aviez une croix rouge et qu'ils ne vous tiraient pas dessus", relève le Dr Orlov.

"Au contraire, ils tirent. Pour eux, il s'agit d'une cible principale: tuer un infirmier", lâche-t-il.

Y.Amjad--DT