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Les ventes de tabac ont reculé de 6,2% en volume en 2021 comparé à 2020, année où les restrictions sanitaires liées au Covid-19 avaient tari les achats transfrontaliers pendant trois mois, mais elles ont mieux résisté en valeur, annonce à l'AFP la Confédération des buralistes.
En 2021, 43.188 tonnes de tabac, tous produits confondus (cigarettes, tabac à rouler, cigares, tabac à chauffer, à mâcher...) ont été vendues en France, selon des chiffres compilés par Logista, l'opérateur qui livre les quelque 23.500 bureaux de tabac du territoire national, transmis lundi par la confédération.
L'année précédente, ces ventes s'étaient élevées à 46.041 tonnes, soit un niveau très proche des 46.273 tonnes vendues en 2019, précise-t-elle.
"Les volumes auraient dû décroître en 2020 et non se maintenir au même niveau qu'en 2019: c'est la fermeture des frontières qui a ralenti la décroissance des ventes", commente Philippe Coy, président de la Confédération des buralistes.
"Le recul de l'an dernier semble fort parce qu'il n'y a pas eu de palier intermédiaire: 2020 a été une année atypique, pour ne pas dire artificielle", poursuit-il alors que le recul des ventes de tabac est une tendance de long terme.
Le confinement du 16 mars au 11 mai 2020 et la fermeture des frontières du 16 mars au 14 juin décidés par le gouvernement pour freiner la pandémie de Covid-19 ont rapatrié "la consommation parallèle" du tabac (achats transfrontaliers, à la sauvette...) chez les buralistes, avait estimé en septembre une mission d'information parlementaire.
En revanche, en valeur, les ventes des produits du tabac se sont effritées de 1,2% en 2021 à 21,6 milliards d'euros, contre 21,8 milliards en 2020 et 19,4 milliards en 2019.
En deux ans, la valeur des ventes de tabac a donc bondi 11,2%, en raison de la hausse de la fiscalité appliquée par le gouvernement, qui a porté le prix du paquet de tabac au-delà de 10 euros en moyenne. "Entre 2017 et 2020, le prix du paquet de cigarettes a augmenté d'environ trois euros, à raison d'une hausse de 50 centimes en mars et autant en novembre, chaque année", rappelle M. Coy.
Ces hausses de prix avaient fait chuter les ventes de 9,32% en 2018 et de 7,2% en 2019.
Pour Grégoire Verdeaux, vice-président des affaires extérieures du producteur de tabac Philip Morris International (PMI), "les ventes en 2020 s'étaient maintenues du fait des restrictions sanitaires, donc les chiffres de 2021 reviennent simplement à la normale". Quant à la hausse du prix du tabac, elle favorise selon lui "les ventes illicites de cigarettes de contrebande ou de contrefaçon".
La Confédération des buralistes note toutefois une "forte attractivité" de sa profession, puisque 2.257 cessions de fonds de commerces (rachat, transmission ou reprise) ont eu lieu l'an dernier, soit 29% de plus qu'en 2020, où les transactions avaient déjà augmenté de +16,5% par rapport à 2019.
En France, les industriels du tabac fixent leurs prix de vente mais l'État peut inciter à des augmentations en faisant varier les taxes, qui représentent plus de 80% du prix.
Première cause de mortalité évitable, le tabac tue quelque 78.000 Français chaque année.
Y.Amjad--DT