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L'Ozempic, un antidiabétique devenu la star des réseaux sociaux du fait de ses propriétés amaigrissantes, va faire l'objet d'une "surveillance renforcée" en France, annoncent mercredi dans un communiqué commun l'Assurance maladie et l'ANSM (Agence de sécurité du médicament).
L'Ozempic est commercialisé en France par le laboratoire Novo Nordisk depuis 2019, sur prescription médicale seulement, dans le traitement du diabète de type 2 insuffisamment contrôlé.
"Des remontées de terrain font état d'un usage détourné chez des personnes non diabétiques dans un objectif de perte de poids", indiquent l'ANSM et l'Assurance Maladie, rappelant que son utilisation doit être réservée aux diabétiques.
Elles vont renforcer la surveillance par le suivi des données de vente et de remboursement issues du système national des données de santé (SNDS), des signalements d'usage non conforme et des déclarations d'effets indésirables aux centres régionaux de pharmacovigilance.
Selon les données citées par l'ANSM, entre octobre 2021 et octobre 2022, environ 600.000 patients ont reçu un médicament de la classe des analogues du GLP-1, dont 215.000 patients la spécialité Ozempic. Parmi ces derniers, "2.185 bénéficiaires d'Ozempic peuvent être considérés comme non diabétiques selon les estimations de l’Assurance Maladie", relève l'Assurance maladie, estimant ainsi le mésusage à environ 1%.
Des détournements "limités" selon les autorités, qui s'inquiètent toutefois de l'impact sur la disponibilité du produit pour les patients diabétiques.
Des tensions sur l'approvisionnement ont été constatées par l'ANSM et le laboratoire, notamment en raison d'une explosion de la demande au niveau mondial. Interrogé par l'AFP en février, Novo Nordisk a admis que sa "capacité d'approvisionnement actuelle ne répond pas toujours à cette demande excédentaire" et déploré "une disponibilité intermittente et des ruptures de stock périodiques".
Ozempic peut aussi "entraîner des effets indésirables potentiellement graves, tels que des troubles gastro-intestinaux, des pancréatites ou des hypoglycémies", mettent en garde les autorités de santé.
Pour le Pr Jean-Luc Faillie, en charge de la pharmacovigilance du médicament, les risques du sémaglutide sont "maîtrisés" au vu des bénéfices dans le diabète mais "il y a toujours des incertitudes, notamment chez les patients obèses sur le long terme".
"Si on l'utilise pour perdre quelques kilos, là le bénéfice thérapeutique est nul, c'est juste de l'esthétique alors que les risques sont toujours présents", met-il en garde.
I.Menon--DT