AEX
-11.9800
"C'est fini... le printemps arrive!": les Chinois se réjouissaient mardi de la suppression de la quarantaine obligatoire à l'arrivée en Chine et s'empressent de réserver des vols à l'étranger, après trois ans d'isolement pour cause de Covid.
La Chine mettra fin le 8 janvier aux quarantaines obligatoires à l'arrivée, dernier vestige de sa stricte politique sanitaire du "zéro Covid", ont annoncé lundi les autorités.
Cette décision intervient au moment où le pays le plus peuplé du monde connaît pourtant une flambée de contaminations depuis l'abandon de l'essentiel de ses restrictions sanitaires début décembre.
De nombreux Chinois réagissaient mardi avec enthousiasme à la fin prochaine de ces restrictions, qui maintenaient leur pays isolé du monde extérieur depuis mars 2020.
"Les projets de voyage que j'ai depuis trois ans vont pouvoir devenir réalité", indique à l'AFP Fan Chengcheng, un employé de bureau de 27 ans rencontré à Pékin.
"C'est enfin le retour à la normale en Chine!", relève pour sa part à 1.000 km de là Ji Weihe, une habitante de Shanghai.
"C'est fini... le printemps arrive!" après trois ans de frustrations, résumait sur le réseau social Weibo un internaute, au diapason des autres commentaires en ligne.
- Envies d'ailleurs -
La nouvelle a entraîné mardi un bond des recherches en ligne pour des vols vers l'étranger, ont rapporté les médias d'Etat.
Dans la demi-heure qui a suivi l'annonce, le nombre de recherches pour des destinations hors de Chine continentale a été multiplié par 10 par rapport à l'année dernière, selon Trip.com, l'un des sites de réservations de voyage les plus en vue.
Macao, Hong Kong, le Japon, la Thaïlande et la Corée du Sud figurent au palmarès des destinations les plus prisées.
L'appli de voyages Tongcheng signale pour sa part un bond de 850% des recherches sur sa plateforme.
Mais certains Chinois pourraient se heurter à de nouvelles difficultés: le Japon a annoncé l'obligation d'un test Covid pour tous les voyageurs en provenance de Chine.
Car avec l'abandon de l'essentiel des restrictions sanitaires, le géant asiatique connaît une flambée de contaminations. Ce qui "génère une inquiétude croissante au Japon", a déclaré mardi le Premier ministre Fumio Kishida.
Sans citer le Japon, Pékin a appelé mardi son voisin à prendre des mesures "scientifiques et appropriées" contre le Covid, et qui "ne perturbent pas" les échanges humains.
La recrudescence du nombre de malades du Covid en Chine intervient à quelques semaines du Nouvel an lunaire fin janvier, au cours duquel des millions de personnes voyageront pour retrouver leurs proches.
Le rebond épidémique fait craindre une forte mortalité chez les plus âgés, plus vulnérables et moins vaccinés.
- Reprise progressive -
La décision d'abolir les quarantaines à l'arrivée sonne le glas de la stricte politique "zéro Covid" en Chine.
Elle se traduisait par des tests de dépistage généralisés, des confinements inopinés et de longues quarantaines obligatoires, qui ont bouleversé la deuxième économie mondiale.
"C'est un soulagement", estime Tom Simpson, responsable de la Chambre de commerce sino-britannique, "cela met fin à trois années de perturbations très importantes".
M. Simpson n'entrevoit cependant qu'une reprise "progressive", alors que les liaisons aériennes internationales avec la Chine ont été drastiquement réduites depuis trois ans.
Néanmoins, l'annonce est "très, très bienvenue", a-t-il indiqué l'AFP.
La Chambre de Commerce de l'Union européenne a pour sa part salué une décision qui devrait "renforcer la confiance des entreprises" étrangères.
A compter du mois prochain, seul un test négatif de moins de 48H sera exigé pour entrer sur le territoire chinois, a précisé lundi soir la Commission de la Santé, qui fait office de ministère.
Les frontières du pays restent malgré tout presque totalement fermées aux ressortissants étrangers depuis 2020.
La Chine a cessé depuis bientôt trois ans de délivrer des visas touristiques. Une mesure amenée à se poursuivre.
"La pandémie n'est pas encore terminée. La Chine continuera d'adapter sa politique en matière de visas", s'est défendu mardi un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin.
V.Munir--DT