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Le géant chinois BYD compte faire "bondir" ses ventes en Europe en 2025 grâce à sa nouvelle image de marque et à une petite électrique d'entrée de gamme, a déclaré sa vice-présidente Stella Li dans un entretien à l'AFP.
"Nos immatriculations vont bondir à partir du mois de mars ou d'avril", a assuré Stella Li.
BYD compte sur son offre de véhicules hybrides rechargeables (avec un moteur à essence et un moteur électrique) et électriques proposés à des tarifs très compétitifs, mais aussi sur son image de marque.
- Image de marque -
Le groupe a lancé de grandes campagnes de communication, sponsorisant notamment l'Euro de football 2024, et multiplie les ouvertures de concessions à travers l'Europe. Il travaille aussi sur la qualité de son service après-vente pour affronter les constructeurs historiques.
Il enchaîne les lancements de nouveaux modèles: un petit modèle électrique d'entrée de gamme, appelé "Seagull" (goéland) en Chine, doit arriver en Europe vers la "mi-2025", pour concurrencer la Renault 5, la Citroën C3 ou le futur petit modèle électrique de Volkswagen. Son prix n'a pas été annoncé.
Le constructeur cherche cependant à éviter l'image attachée aux véhicules à bas coûts. Il préfère se positionner comme "un acteur de premier plan dans les technologies propres", selon Stella Li.
La concession des Champs-Elysées, où l'AFP l'a rencontrée jeudi, fait la part belle à de puissants modèles de berlines ou SUV. Le géant chinois compte d'ailleurs lancer fin avril à la semaine du design de Milan une deuxième marque en Europe, Denza, visant directement les segments premium.
BYD a aussi dévoilé cette semaine en Chine un nouveau système de recharge permettant aux voitures de récupérer jusqu'à 470 kilomètres d'autonomie après avoir été branchées pendant seulement cinq minutes, soit quatre fois plus vite que les électriques les plus performantes du marché.
Elle place notamment BYD devant les Superchargers de son principal concurrent dans la voiture électrique, Tesla.
Ces bornes doivent être déployées dès cette année dans des concessions BYD en Chine et arriveront "dans les prochaines années en Europe", a indiqué jeudi Stella Li.
Le groupe, N°1 du marché automobile en Chine, a multiplié par deux ses exportations début 2025 (par rapport à janvier-février 2024), avec plus de 130.000 véhicules vendus hors de Chine (+124%). Ses chiffres de vente en Europe ne sont pas publics.
A sa création en 1995, BYD était spécialisé dans la conception et la fabrication de batteries. Devenu le sixième constructeur automobile mondial en 2024, avec 4,2 millions de voitures vendues (dont 10% à l'étranger), le groupe continue de fournir des batteries à de nombreux constructeurs.
Il a investi dans sa propre flotte de navires: quatre en tout pour exporter ses voitures. Trois d'entre eux croisaient jeudi entre l'Afrique et l'Océan indien, selon la plateforme Marine Traffic.
- Surtaxes -
Les voitures électriques chinoises vendues en Europe doivent affronter une surtaxe (17% pour BYD) mise en place par la Commission européenne pour compenser des subventions chinoises.
Mais BYD n'a "pas changé de stratégie" en Europe face à ces taxes "car celle-ci est à long terme", assure Stella Li.
Le groupe doit lancer la production de voitures électriques fin 2025 dans sa première usine européenne, en Hongrie.
Cette usine serait dans le viseur de la Commission européenne pour des subventions chinoises, ont annoncé des médias jeudi.
BYD "n'est pas au courant" d'une pareille enquête, a assuré Stella Li, mais "fera toujours preuve de transparence".
Une deuxième usine a été annoncée aux portes de l'Europe, en Turquie, et une troisième pourrait être annoncée "sur le long terme si le besoin s'en fait sentir", a indiqué Stella Li.
La France n'est pas écartée pour cette troisième usine parce qu'elle aurait soutenu l'instauration des droits de douane européens: l'usine pourrait s'installer "dans n'importe quel pays s'il est compétitif", a assuré la vice-présidente.
H.Hajar--DT