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Belgrade, Sarajevo, Pristina: trois capitales des Balkans figuraient vendredi dans le top 10 des villes les plus polluées au monde, juste derrière Lahore, Delhi et Pékin. Une pollution extrême qui coïncide avec la baisse des températures.
L'indice de la qualité de l'air dans ces trois villes était supérieur à 150, seuil au-delà duquel la situation est considérée comme mauvaise pour la santé. À titre de comparaison, l'indice était au même moment de 44 à Paris et 34 à Los Angeles.
À Belgrade, capitale de Serbie, la concentration de particules polluantes PM2.5 a atteint 98 microgrammes par mètre cube, soit 19,6 fois le niveau jugé acceptable par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Ces particules fines qui pénètrent dans la circulation sanguine via les poumons sont constituées d'un mélange de différents composés chimiques.
À Pristina, capitale du Kosovo, la concentration de particules polluantes PM2.5 s'élève à 159 microgrammes par mètre cube.
À Sarajevo, capitale de la Bosnie-Herzégovine, depuis quelques jours, la situation s'aggrave surtout en soirée à cause des dizaines de milliers de foyers chauffés au charbon et au bois. Dans certaines parties de la ville, la concentration des particules fines PM2.5 y dépasse alors les 300 microgrammes par mètre cube.
Les causes de la pollution sont multiples, explique Dejan Lekic, de l'ONG National Ecological Association basée à Belgrade: "Il s'agit d'une combinaison de combustion fossile sous différentes formes. Le secteur de l'énergie dans la région repose sur des technologies obsolètes, les filtres sur les centrales ne sont pas installés partout. Les centrales thermiques sont les plus grandes pollueuses et les principales émettrices de dioxyde de soufre et d'oxydes d'azote, les deux principaux polluants atmosphériques en Europe".
"Si on ajoute à cela le début de la saison de chauffage, l'utilisation de charbon de mauvaise qualité et de bois insuffisamment sec, et - un facteur typique de notre région, la combustion de toutes sortes de déchets - vieux meubles, vêtements, emballages en plastique - voire d'huile de moteur pour le chauffage, on obtient ces niveaux de pollution", ajoute-t-il.
Les effets de cette pollution sur les populations sont connus: selon une étude de l'ONU publiée en 2019, la pollution de l'air est responsable de 20% des morts prématurées dans 19 villes des Balkans.
En moyenne, toujours selon cette étude, les habitants des Balkans perdent jusqu'à 1,3 année de vie à cause de la pollution atmosphérique.
I.El-Hammady--DT