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La décrue s'amorce vendredi en Eure-et-Loir et en Seine-et-Marne, deux départements toujours placés en vigilance rouge crues par Météo-France, même si des pics sont encore attendus localement en début d'après-midi.
"Les cours d'eau regagnent leur lit" en Eure-et-Loir, avec un "retour progressif à la normale", a indiqué vendredi matin à Bonneval le préfet du département, où près de la moitié des communes ont été concernées par les inondations, dans le sillage de la dépression Kirk.
"La décrue se prolonge ce matin en Seine-et-Marne, même si des zones demeurent inondées", détaille de son côté la préfecture dans un point de situation à 9h50. Crécy-la-Chapelle, notamment, est toujours les pieds dans l'eau.
Les seuils de la crue de 2016 ont été atteints ou dépassés sur le Grand Morin, affluent de la Marne, qui est sorti de son lit hier.
Des pics de crues sont toutefois encore attendus sur les deux départements, tout au long de l'après-midi.
"A Condé-Ste-Libiaire (proche de la confluence avec la Marne), le pic de crue est attendu vers midi", selon la même source, qui a précisé à l'AFP qu'à "Couilly-Pont-aux-Dames, ce sera dans l'après-midi."
En Eure-et-Loir, "le point de vigilance, d'attention aujourd'hui, c'est le Loir amont, entre la commune de Bonneval et la commune de Cloyes-sur-le-Loir", où "le pic de crue n'est pas encore atteint", a détaillé en début de matinée le préfet Hervé Jonathan.
A Châteaudun, où des maisons sont déjà sous l'eau, le pic de crue devrait être atteint vers 14h, et les autorités s'attendent à un record dépassant la crue de janvier 1961, où la rivière avait atteint 2,07m.
- "Jamais vu ça" -
Catherine Bouvet, 69 ans, fait partie des passants qui photographient les rives du Loir, totalement immergées, depuis une rue qui surplombe la rivière.
A 20 minutes en voiture de là, à Bonneval, l'heure est au nettoyage après que l'eau s'est retirée cette nuit, a constaté une journaliste de l'AFP sur place. Plusieurs rues du centre, en bord du Loir, sont à nouveau ouvertes à la circulation.
Les sapeurs pompiers ont réalisé "840 interventions et mis à l'abri 230 personnes", en Eure-et-Loir.
"Les plus anciens, les services qui ont de la mémoire, les maires me disent qu'on avait pas vu cela depuis 60 ans ou 40 ans", a expliqué le préfet d'Eure-et-Loir. "Sur les 365 communes que compte le département, près de 40% ont été touchées, de manière plus ou moins inégale".
"C'est à la fois l'intensité et la dimension des inondations qui effectivement ont été un élément de surprise", poursuit-il.
Trois départements étaient toujours en vigilance orange pour les crues vendredi matin : Loir-et-Cher, Sarthe et l'Aisne.
En Haute-Saône, une mini-tornade a balayé la commune de Cubry-lès-Faverney pendant quelques minutes jeudi en début de soirée, endommageant les toitures de huit maisons et un hangar selon les pompiers, sans faire de blessés.
Le gestionnaire du réseau de distribution d'électricité Enedis a pour sa part indiqué qu'il restait encore vendredi matin 9.000 clients privés de courant, notamment dans les Pyrénées-Atlantiques (5.200) et le Doubs (1.500).
"La crise ne s'arrêtera pas avec le retour de la rivière dans son lit", a prévenu le préfet d'Eure-et-Loir. "Chacun devra jouer son rôle, les assureurs devront être au rendez-vous, mais également les services de l'Etat", poursuit-il.
Au terme du mois de septembre le plus pluvieux depuis 25 ans, les cumuls moyens annuels de précipitations ont déjà été dépassés un peu partout en France métropolitaine.
mby-burs-cgc/et/pta
I.Uddin--DT