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Un fort vent répandait mercredi une odeur de brûlé dans la capitale équatorienne Quito, étouffée par cinq incendies de forêt qui se sont déclarés simultanément la veille, faisant au moins six blessés.
"Quito est attaquée", a déclaré à la presse Carolina Andrade, secrétaire à la Sécurité de la municipalité, annonçant que les incendies avaient fait quatre blessés, deux adultes et deux mineurs.
Le maire Pabel Muñoz a lui fait état de deux pompiers blessés alors qu'ils procédaient à des évacuations. Mardi soir, l'édile avait signalé "cinq foyers d'incendie", qualifiant la situation de "critique".
- "Sauver quelque chose" -
Selon les autorités, les incendies sont d'origine vraisemblablement criminelle et ont pris naissance mardi dans les collines de la périphérie est de la capitale, menaçant plusieurs zones résidentielles.
Le feu était toujours actif mercredi dans cette banlieue est, notamment sur la colline d'Auqui. Les flammes ont également touché le parc métropolitain de Guangüiltagua (l'un des plus grands de la ville) et les forêts entourant les quartiers résidentiels de Guapulo, Bellavista et Gonzalez Suarez.
Près de 2.000 pompiers, militaires et secouristes, ainsi que des hélicoptères ont été déployés. Au total, 107 familles ont été évacuées par mesure de précaution, tandis que sept maisons ont été touchées par les flammes.
Des sinistrés inspectaient les restes de leur maison calcinée. "Nous avons trouvé la maison en cendres. Nous avons tout perdu. Il ne nous reste plus que quelques vêtements", a raconté à l'AFP Alexis Condolo, un mécanicien de 23 ans.
A cause de la fumée, "j'ai dû dormir avec un masque et des lingettes humides par-dessus", a témoigné Claudio Otalima, 82 ans. Une citerne de gaz a explosé dans sa maison à cause de l'incendie. L'homme a également perdu sa petite récolte à flanc de colline. "J'avais planté des pommes de terre, du maïs, qui ont brûlé", a-t-il déploré.
Le président Daniel Noboa a annulé son discours prévu mardi à l'assemblée des Nations unies à New York et est rentré le jour même.
- Traquer "les incendiaires" -
"Nous allons chercher les incendiaires même sous les rochers", a assuré M. Muñoz mercredi, affirmant que les incendies avaient été provoqués par des "criminels" et des "terroristes".
Le parquet et la police enquêtent pour éclaircir les faits et les autorités ont offert des récompenses pour trouver les responsables.
Aux premières heures de la matinée, des alertes aux incendies ont été lancées dans d'autres parties de la ville. Les incendies de forêt font rage dans la capitale depuis trois semaines.
"Nous ne pouvons pas baisser la garde ni baisser les bras", a assuré M. Muñoz, en référence aux vents forts et à la végétation sèche due à l'absence prolongée de pluie ces dernières semaines.
"Le fléau a été maîtrisé dans certains points critiques. Surtout, la priorité a été donnée là où il y avait des logements", a-t-il ajouté.
Selon les autorités environnementales de la municipalité, la qualité de l'air dans le centre et le nord de Quito "a atteint des niveaux nécessitant de prendre des précautions", tandis que près des incendies, la pollution est préjudiciable à la santé.
Dans les rues, les habitants portent des masques pour se protéger. Les écoles ont suspendu les cours. Les institutions municipales et gouvernementales ont opté pour le télétravail.
Comptant près de 3 millions d'habitants, Quito a déjà dû faire face à deux incendies de forêt au cours des trois dernières semaines.
Ces incendies interviennent alors que l'Équateur traverse une "crise de l'eau" due à la pire sécheresse en 61 ans, avec des interruptions de l'approvisionnement en eau potable et un rationnement de l'électricité.
La situation a conduit le gouvernement à déclarer 20 des 24 provinces en alerte rouge. La sécheresse a provoqué 3.300 incendies de forêt cette année, avec près de 38.000 hectares de végétation détruits, 14 blessés et 797 personnes affectées, selon le gouvernement.
J.Alaqanone--DT