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La capitale sud-coréenne Séoul a enregistré vendredi sa 26e "nuit tropicale" d'affilée, phénomène où la température ne descend pas en dessous de 25 degrés entre le coucher et le lever du soleil, du jamais vu depuis le début des observations météorologiques en 1907, selon des données officielles.
Une telle série avait déjà été mesurée en 2018, mais l'Administration météorologique coréenne (KMA) considère celle de 2024 comme un record.
"L'air froid ne vient pas du Nord et comme nous sommes affectés par le côté sud-ouest qui est plus chaud, la température est continuellement enregistrée autour de 25 degrés Celsius ou plus", a déclaré à l'AFP Youn Ki-han, directeur de la division des prévisions météorologiques de Séoul.
Les températures nocturnes à Séoul ne sont pas descendues en dessous de 26,8 degrés Celsius pendant 26 jours d'affilée.
Les fortes chaleurs de nuit devraient encore se poursuivre, a indiqué le bureau de Séoul de la KMA, établissant un nouveau record chaque jour et ce jusqu'à la semaine prochaine, selon les prévisions.
Une grande partie du monde endure un été de chaleur très intense. En juillet, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a mis en garde contre une "épidémie de chaleur extrême" et appelé à prendre des mesures pour limiter l'impact des vagues de chaleur aggravées par le changement climatique.
Busan, seconde ville de Corée du Sud située dans le sud-est de la péninsule, a de son côté enregistré sa 22e "nuit tropicale" consécutive, la plus longue série depuis le début des relevés dans la ville en 1904.
La KMA a enregistré lundi une température maximale de 38,7°C à Yeoju, dans la province de Gyeonggi (nord). Dans ce contexte, la Corée du Sud a également connu lundi un record de consommation d'électricité lié à l'utilisation de la climatisation et des ventilateurs.
Le ministre de l'Intérieur a annoncé mardi que 21 personnes étaient possiblement décédées des suites de vagues de chaleur dans le pays depuis le début de l'année.
- "Augmentation alarmante" -
Selon l'Institut international pour l'environnement et le développement (IIED), le nombre de jours où les températures atteignent les 35 degrés dans les plus grandes villes du monde a bondi de 52% au cours des 30 dernières années.
Celles de Corée du Sud ont connu l'augmentation de température la plus spectaculaire, avec une escalade de 7.360% sur la période. En 2018, Séoul avait subi 21 jours avec des températures supérieures à 35°C, soit plus que les dix années précédentes réunies.
"En une seule génération, il y a eu une augmentation alarmante", explique le Dr. Tucker Landesman, chercheur à l'IIED.
En Corée du Sud, les défenseurs du climat appellent le gouvernement à agir davantage.
"Il n'y a aucune chance que la situation s'améliore et elle ne peut qu'empirer", a déploré auprès de l'AFP Me Youn Se-jong, avocat spécialiste en droit de l'environnement.
"Renforcer l'objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre devrait être la priorité", a-t-il ajouté.
Selon le centre de réflexion Ember, la Corée du Sud a actuellement la plus faible proportion d'énergies renouvelables dans son mix énergétique parmi tous les pays de l'OCDE et est également le deuxième plus gros émetteur de carbone par habitant du G20 en raison de sa dépendance au charbon.
La Corée du Nord connait elle aussi une vague de chaleur "féroce" avec des prévisions de températures allant jusqu'à 37°C, a alerté mardi l'agence météorologique officielle du régime. Une vigilance canicule a été annoncée jusqu'au lendemain.
"Des chaleurs sévères allant de 33 à 37°C sont attendues dans plusieurs régions", a indiqué à l'AFP Kim Kwang Hyok, un responsable du centre public d'hydrométéorologie nord-coréen.
K.Al-Zaabi--DT