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L'ouragan Béryl perd en intensité à son approche des côtes touristiques du Mexique qu'il devrait toucher dans la nuit de jeudi à vendredi accompagné de vents soufflant jusqu'à 175 km/h, après avoir plus tôt successivement frappé la Jamaïque et les îles Caïmans.
Béryl avance désormais avec la force d'un ouragan de catégorie 2 vers la péninsule du Yucatan, d'après le dernier rapport du Centre national des ouragans (NHC), basé aux Etats-Unis, qui le considère comme "dangereux".
Béryl s'affaiblit puisque dans son précédent rapport, le NHC classait l'ouragan de catégorie 3 avec des vents allant jusqu'à 190 km/heure. Il a été classé un temps en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle de de Saffir-Simpson.
Il se trouve à 445 km au large de Tulum, à deux heures de route de Cancun, les deux principales destinations touristiques de la région.
A Cancun, des achats dans la panique de produits de première nécessité ont été enregistrés ces derniers jours dans les supermarchés et des hôtels ont protégé à titre préventif leurs fenêtres. "Pour l'instant, tout est tranquille", relève Daniel, un chauffeur de taxi, notant que des touristes ont déjà annulé leur voyage.
- Deux passages au Mexique -
Béryl touchera deux fois le territoire mexicain, une première fois en tant qu'ouragan la péninsule du Yucatan, puis le nord-ouest après avoir traversé le Golfe du Mexique, d'après le gouvernement.
Des préparatifs sont également en cours dans l’État du Tamaulipas frontalier des États-Unis (nord-ouest), a dit le président Andres Manuel Lopez Obrador.
Premier ouragan de la saison dans l'Atlantique, Béryl, exceptionnellement puissant et précoce pour la saison des ouragans, a déjà fait sept morts sur son trajet, dont trois au Venezuela.
Dans les îles Caïmans, la tempête a causé dans la matinée inondations soudaines et coulées de boue. A la Jamaïque, plus de 400.000 personnes se sont retrouvées privées d'électricité après son passage mercredi et des habitations ont été rasées.
Le roi Charles III, le chef de l’État dans plusieurs pays des Caraïbes, s'est dit jeudi "profondément attristé" par ces "terribles destructions".
Béryl est devenu l'ouragan le plus précoce jamais enregistré par les services météorologiques américains.
Il a ravagé plusieurs États comme la Grenade et Saint-Vincent-et-les-Grenadine, où "90% des habitations ont été emportées" sur Union, une des îles de l'archipel, a déclaré son Premier ministre Ralph Gonsalves.
- Changement climatique -
Pour les scientifiques, le changement climatique, en réchauffant notamment les eaux des océans qui constituent le carburant de ces tempêtes, rend plus probable leur intensification rapide et augmente le risque d'ouragans plus puissants.
"Il est clair que la crise climatique pousse les catastrophes à de nouveaux niveaux record de destruction", a observé Simon Stell, le chef de l'ONU Climat, originaire de la Grenade, dans une déclaration transmise à l'AFP. Selon son cabinet, la maison de sa défunte grand-mère a été détruite et celle de ses parents gravement endommagée au passage de l'ouragan.
Une tempête aussi puissante est extrêmement rare si tôt dans la saison des ouragans, qui s'étend de début juin à fin novembre dans l'Atlantique.
L'observatoire météorologique américain (NOAA) avait prévenu fin mai que la saison s'annonçait extraordinaire, avec la possibilité de quatre à sept ouragans de catégorie 3 ou plus.
Ces prévisions sont notamment liées au développement attendu du phénomène météorologique La Nina, ainsi qu'aux températures très élevées de l'océan Atlantique, explique la NOAA.
L'Atlantique nord est depuis plus d'un an à des niveaux de chaleur record, nettement au-dessus des températures enregistrées dans les annales.
I.Uddin--DT