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Air France vise une baisse de 12% de ses émissions de CO2 en valeur absolue en 2030 par rapport à 2019, via notamment le renouvellement de sa flotte et un recours accru aux carburants durables, a annoncé mercredi la compagnie aérienne.
Cet objectif correspond à une baisse de 30% des émissions par passager-kilomètre (un des indices de référence du secteur) sur 11 ans, selon l'entreprise, le différentiel étant dû à la croissance prévue du trafic, évaluée par le secteur à quelque 2% en rythme annuel.
Ces nouveaux engagements sont révélés au moment où le transport aérien est pointé du doigt pour sa contribution au réchauffement bien qu'il ne représente qu'entre 2,5 et 3% des émissions totales de CO2.
Mais cette part relative est vouée à augmenter, étant donné le rythme de croissance que le secteur prévoit au-delà des effets du Covid-19 qui a quasiment divisé par trois sa clientèle mondiale en 2020 par rapport à 2019.
Cette année-là, 4,5 milliards de voyages en avion ont eu lieu dans le monde. En 2050, l'Association du transport aérien international (Iata), le porte-voix des compagnies, en envisage 10 milliards.
Les membres de l'Iata se sont engagés à "zéro émission nette" de CO2 en 2050, grâce à des réductions nettes mais aussi au recours controversé à des compensations carbone.
Cet objectif 2050 a été réaffirmé mercredi par Air France.
Son engagement pour 2030, qui représenterait une accélération de ses efforts, a été soumis au consortium de référence "Science-Based Targets initiative", qui valide que des objectifs sont fondés sur la science du climat et en ligne avec l'accord de Paris.
La compagnie française revendique ainsi avoir réduit ses émissions nettes de 6% entre 2005 et 2019, malgré un trafic en hausse de 32%.
Pour réduire ses émissions nettes, Air France fait valoir qu'elle investit massivement dans des appareils de nouvelle génération moins polluants que leurs prédécesseurs, comme les moyen-courriers Airbus A220 et long-courriers A350.
"D'ici 2030, ces appareils représenteront 70% de la flotte Air France contre 7% aujourd'hui grâce à un investissement d'un milliard d'euros par an d'ici 2025", a assuré la compagnie.
Celle-ci veut aussi intensifier le recours aux carburants d'aviation durables, d'origine non fossile, avec "au moins 10% d'incorporation sur l'ensemble de ses vols (d'ici à 2030), et 63% en 2050", contre 1% actuellement au départ de France, conformément à la réglementation.
Parmi les autres leviers, Air France mentionne l'optimisation des trajectoires de vol et des opérations au sol, la lutte contre le gaspillage alimentaire et le développement de l'intermodalité en coopération avec la SNCF.
H.Nadeem--DT