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Des barrages se lèvent samedi mais la colère des agriculteurs n'est pas apaisée pour autant par les annonces du gouvernement, qui promet de nouvelles mesures: les blocages devraient reprendre de la vigueur en début de semaine.
"Dans la globalité on va lever les blocages d'ici à ce midi pour les reprendre plutôt en début de semaine prochaine", a annoncé Pierrick Horel, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs, syndicat qui, associé à la FNSEA, représente la majorité de la profession.
"On a besoin de se reposer, on a aussi besoin de réadapter la stratégie", a-t-il expliqué sur RMC.
"Nous avons décidé de changer de méthode et d’organiser le blocus de Paris et de la petite couronne", a de son côté annoncé sur BFMTV Maxime Buizard, administrateur national des Jeunes Agriculteurs. "L’idée étant qu’il n’y ait aucun camion qui puisse alimenter la capitale".
Selon la gendarmerie, le nombre de blocages et de départements touchés diminue fortement: samedi à 06H00, il y avait moins de 40 actions touchant 28 départements.
Mais le mouvement reste diffus, avec des situations qui varient localement à travers la France et l'A9 qui reste fermée à la circulation, selon Vinci Autoroutes.
Dans le Gard, où l'autoroute A54 est également coupée à hauteur de Nîmes, "ça continue et des équipes sont restées mobilisées toute la nuit", a déclaré à l’AFP samedi matin Laurence Biscayet de la FDSEA Gard.
Il a ainsi accédé à quelques-unes des demandes les plus pressantes des manifestants entre l'abandon de la hausse de la taxe sur le gazole non routier (GNR), des indemnités gonflées pour les éleveurs touchés par la maladie des bovins MHE, des sanctions lourdes contre trois industriels de l'agro-alimentaire ne respectant pas les lois Egalim sur les prix.
"Il y a des premières mesures qui sont annoncées. Elles sont appelées à se décliner sur d'autres sujets bien évidemment", a promis le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau sur franceinfo.
- "Rage" -
Les annonces du gouvernement ont satisfait l'éleveur occitan Jérôme Bayle, initiateur du premier blocage sur l'A64 qui, au côté du Premier ministre, a annoncé sur le barrage de Carbonne (Haute-Garonne) que celui-ci serait levé d'ici samedi midi.
Mais pas la FNSEA, ni la Coordination rurale ou la Confédération paysanne.
"Ce qui a été dit ce soir ne calme pas la colère, il faut aller plus loin", a affirmé vendredi le président de la FNSEA Arnaud Rousseau.
La Confédération paysanne veut pour sa part "continuer la mobilisation" pour obtenir "des mesures structurelles". Ses membres ont annoncé une action "surprise" samedi dans la matinée à Figeac (Lot).
"Les gens sont excédés par le fait que ce n’est pas les annonces qu’on attendait", a déclaré samedi Lucie Delbarre, secrétaire générale de la FDSEA du Pas-de-Calais. "On a un Etat qui se moque de ses agriculteurs. On le voit bien c’est une cocotte-minute prête à exploser" et il y a un sentiment "de rage".
- Elections européennes -
En Bretagne, de nombreux barrages ont été levés un peu partout dès vendredi soir mais à Guingamp (Côtes d’Armor), plusieurs dizaines d’agriculteurs en colère ont envahi avec tracteurs et bennes le centre de la ville en fin de soirée.
A Narbonne, c'est un bâtiment de la Mutualité sociale agricole (MSA) qui avait été incendié vendredi après-midi en marge d'une manifestation d'agriculteurs, tandis qu'à Nîmes, un bureau des Douanes et huit véhicules ont été brûlés.
Partout à travers la France, première puissance agricole de l'Union européenne, s'est exprimé un mélange de passion et de désespoir, les cortèges exhibant ici un pendu de paille, là affichant le slogan "Enfant on en rêve, adulte on en crève".
La mobilisation a été endeuillée mardi par la mort accidentelle d'une agricultrice et de sa fille sur un barrage à Pamiers (Ariège), où une marche blanche aura lieu samedi à partir de 13H30.
A Matignon, l'accueil des mesures est scruté avec attention et l'entourage de Gabriel Attal promet "de continuer à apporter un certain nombre de mesures d'ici le Salon de l'agriculture" fin février.
Le vote des agriculteurs est un enjeu des élections européennes et les responsables politiques n'ont pas manqué de critiquer les mesures du gouvernement, "à court terme" qui "ne répondent ni aux enjeux ni aux attentes", a fustigé la leader RN Marine Le Pen. Une "opération de com'" pour Eric Coquerel (LFI).
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T.Jamil--DT