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Un volcan est entré en éruption dimanche à proximité du port de pêche de Grindavik, dans le sud-ouest de l'Islande, crachant de la lave depuis deux fissures dans le sol, qui ont mis le feu à des habitations vides.
L'activité sismique s'était fortement accélérée pendant la nuit et les quelques dizaines d'habitants qui s'étaient réinstallés fin décembre dans cette petite ville, située une quarantaine de km au sud-ouest de Reykjavik, avaient été évacués vers 03H00 (locales et GMT).
Deux fissures se sont ensuite ouvertes, l'une vers 08H00 à quelques 400 mètres de la ville et l'autre à la mi-journée en lisière des premières habitations, selon l'office météorologique islandais (IMO), crachant d'importantes coulées de lave orange vif.
En milieu d'après-midi, deux premières maisons ont été touchées par la lave brûlante et ont immédiatement pris feu, dégageant d'importants panaches de fumée noir, selon les images des caméras de surveillance retransmises par la télévision publique islandaise. Le feu a ensuite gagné une maison après l'autre.
"Dans une petite ville comme celle-ci, nous sommes tous comme une famille, nous nous connaissons tous comme une famille, alors c'est une tragédie de voir cela" a réagi auprès de l'AFP Sveinn Ari Gudjonsson, 55 ans, un habitant de Grindavik évacué en novembre.
"C'est irréel. C'est comme regarder un film", ajoute cet homme travaillant dans l'industrie de la pêche.
Le président islandais Gudni Johannesson doit s'exprimer à 20H00 locales, selon la chaine d'audiovisuel publique RUV.
Plus tôt, il avait assuré qu'"aucune vie n'est en danger", dans la mesure où "la ville a déjà été évacuée avec succès pendant la nuit". "Mais les infrastructures pourraient être menacées", avait-il encore dit dans un message sur X.
Il s'agit de la cinquième éruption volcanique en Islande en près de trois ans, la précédente avait eu lieu dans la soirée du 18 décembre dans ce même secteur.
Grindavik, qui compte 4.000 habitants, avait été évacuée le 11 novembre par mesure de précaution après des centaines de séismes provoqués par le déplacement du magma sous la croûte terrestre - signe précurseur d'une éruption volcanique.
Ces séismes ont endommagé la ville, créant d'importantes fissures dans les routes et sur les maisons et bâtiments publics.
- Centrale géothermique -
Peu après l'éruption du 18 décembre, les habitants avaient eu le droit d'y retourner brièvement puis de façon permanente depuis le 23 décembre, avant d'être évacués urgemment dans la nuit.
Seuls quelques dizaines d'habitants avaient réinvesti leur maison.
Les autorités avaient lancé samedi soir un ordre d'évacuation de la ville d'ici lundi en raison de l'activité sismique et de son impact sur les crevasses déjà existantes dans la ville. Elles ont donc dû accélérer le rythme pendant la nuit.
Cette décision fait également suite à la disparition mercredi d'un Islandais de 51 ans qui travaillait à reboucher une crevasse dans un jardin privé lorsque le sol s'est soudainement dérobé sous ses pieds.
L'homme, qui n'a pas été retrouvé, a fait une chute de plus de trente mètres dans une crevasse.
Les autorités surveillent attentivement la centrale géothermique de Svartsengi, située dans ce même secteur et qui fournit électricité et eau à environ 30.000 habitants de la région, et dont les installations sont protégées par un mur.
Jusqu'à l'éruption de mars 2021, la péninsule de Reykjanes, au sud de la capitale Reykjavik, avait été épargnée par les éruptions pendant huit siècles.
Il y en a eu quatre autres, en août 2022 et juillet 2023, le 18 décembre 2023 et ce dimanche matin, signe, pour les volcanologues, d'une reprise de l'activité volcanique dans la région.
Quatre jours après l'éruption du 18 décembre, les autorités avaient déclaré que l'activité volcanique s'était arrêtée mais sans pouvoir dire si l'éruption était terminée, en raison de possibles écoulements de laves en sous-sol.
Trente-trois systèmes volcaniques sont considérés comme actifs dans ce pays de feu et de glace, région la plus volcanique d'Europe.
A.El-Nayady--DT