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"Arrêter la saignée" et planter "en quantité et qualité": le gouvernement présente vendredi un "pacte" qui se veut rassembleur pour que la France compte autour de 800.000 kilomètres de haies en 2030, soit 50.000 de plus qu'aujourd'hui alors que les arrachages se poursuivent.
"La haie est un symbole fort de la réconciliation possible de tous les acteurs autour des enjeux de la transition écologique", affirme le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau dans une présentation, consultée par l'AFP, du "pacte en faveur de la haie" porté avec sa collègue chargée de la Biodiversité, Sarah El Haïry.
Le cabinet de Marc Fesneau remarque que, dans une "société très clivée", la haie a le mérite de "mettre chasseurs, associations de protection de l'environnement, collectivités, agriculteurs autour de la table": "Tout le monde veut de la haie."
Elle continue pourtant à disparaître du paysage, notamment pour faciliter les travaux dans les champs.
Un rapport ministériel a donné la mesure de l'urgence en avril: plus de 20.000 kilomètres de haies sont encore perdus chaque année et les plantations sont loin de compenser (environ 3.000 km par an).
Le ministère de l'Agriculture souligne que le monde agricole n'en porte pas seul la responsabilité, des haies étant aussi sur l'emprise d'entreprises ou de collectivités locales.
Sur la vingtaine de milliers de kilomètres de haie perdus par an, "on estime que 5.000 km ont été arrachés par des collectivités ou des agriculteurs et 15.000 km ont dépéri" faute d'entretien, précise à l'AFP le cabinet du ministre.
Pourtant, les haies rendent de nombreux services: réserves de biodiversité, remparts contre l'érosion des sols et le ruissellement de l'eau, stockage de carbone, ombre pour le bétail...
Pour "arrêter la saignée" et gagner 50.000 km supplémentaires, "non seulement il faut planter, mais aussi bien gérer l'existant", note-t-on de même source.
L'idée étant de "faire de la quantité mais aussi de la qualité" avec des espèces adaptées au contexte local et capables d'encaisser le changement climatique.
Cela implique de disposer d'assez de graines et plants d'arbres, donc de "multiplier par trois ou quatre la capacité de production" des pépiniéristes, selon le ministère.
La France compterait "environ 750.000 km linéaires de haies". Le pacte prévoit en premier lieu de créer "dès 2023" un observatoire pour "connaître et caractériser les haies sur la France entière".
Le projet de budget 2024 du ministère de l'Agriculture prévoit 110 millions d'euros supplémentaires pour la haie.
B.Gopalan--DT