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"Cette LGV, on n'en veut pas !": plusieurs centaines de militants ont entrepris ce week-end une "sarabande", un convoi suivant le tracé du projet de lignes à grande vitesse depuis Bordeaux vers Dax et Toulouse, véritable serpent de mer politique de la région.
Ce convoi "festif et combatif", qui s'est élancé vendredi après-midi de l'université de Talence, près de Bordeaux, a fait une halte samedi matin à Balizac, dans le sud de la Gironde, où il a été rejoint par des élus, maires, députés et sénateurs des villages traversés par le grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO).
Les militants dénoncent un projet "écocide" et plaident en échange pour "la rénovation et la modernisation des lignes existantes".
"On voudrait nous obliger à accepter ce projet contesté par les enquêtes publiques et par le Conseil d'Etat, et retoqué en permanence, avec la loi climat et la loi sur la biodiversité... Il y a beaucoup de mensonges, beaucoup d'incohérences", a pointé pour l'AFP Jacqueline Lartigue-Renouil, maire du village de Bernos-Beaulac et membre du collectif des élus Sud-Gironde et Montesquieu solidaires.
Le 7 septembre, l'Autorité environnementale, autorité indépendante appelée à rendre un avis sur chaque projet d'infrastructure soumis à une évaluation environnementale, a demandé une nouvelle étude d'impact. "Les réponses pour de nombreux items du code de l'environnement sont obsolètes ou incomplètes", a-t-elle déploré.
Consultée par l'AFP, SNCF Réseau assure que ses "équipes sont pleinement mobilisées pour répondre à l'avis de l'Autorité environnementale et fournir les éléments complémentaires dans les meilleurs délais".
En janvier, un rapport du Conseil d'orientation des infrastructures avait déjà préconisé de reporter le projet, déjà moult fois retardé, au-delà de 2038.
"Les gens sont de plus en plus remontés. Et maintenant, ce qui les agace encore plus, ce sont les taxes. Ce sont les communes les plus impactées par ce projet qui devront payer. C'est fort ! Et les Girondins ne pourront même pas prendre cette LGV, à moins de sauter dans un train qui file à 300 km/h sous leurs fenêtres. Mais ils devront la payer. C'est comme s'ils nous condamnaient à mort, qu'ils nous faisaient payer nos propres obsèques", a conclu Jacqueline Lartigue-Renouil.
A.Al-Mehrazi--DT