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En Grèce, les pompiers, épaulés par l'armée, poursuivaient vendredi l'opération d'évacuation de centaines d'habitants de plusieurs villages bloqués par des inondations en Thessalie, ayant fait jusqu'ici sept morts, selon un nouveau bilan des autorités.
Trois personnes, deux femmes octogénaires et un homme de 69 ans, ont été retrouvées mortes ces dernières 24 heures, portant à sept le bilan des personnes tuées dans les pluies torrentielles qui se sont abattues de mardi à jeudi en Thessalie, la principale plaine au centre du pays, à 330 km au nord d'Athènes.
Les rues se sont transformées en véritables torrents, des maisons étant sous l'eau par endroits comme dans le village de Palamas, a constaté un journaliste de l'AFP.
Selon les pompiers, au moins six personnes sont portées disparues, surtout dans les départements de Magnésie et près de la ville de Karditsa.
Les habitants craignent désormais de voir augmenter le nombre des victimes.
"Il est presque certain que d'autres personnes vont être retrouvées mortes", déplore Christodoulos Makris, 53 ans, un agriculteur qui a réussi à quitter jeudi Palamas, son village, à bord de son tracteur, avant de trouver refuge dans un bâtiment municipal d'Itea, un village voisin.
Qualifiée de phénomène "extrême en termes de quantité d'eau tombée en l'espace de 24H" par les experts, la tempête baptisée "Daniel" a frappé lundi et mardi la Magnésie, notamment son chef-lieu, la ville portuaire de Volos et les villages du Mont Pélion, avant de toucher mercredi des localités autour de Karditsa et de Trikala.
Près de 200 touristes bloqués sur le Mont Pélion ont été évacués à bord de bateaux ces derniers jours, ont annoncé jeudi les pompiers.
- "Piégés" -
A Farkadona, à 330 km au nord-ouest de la capitale grecque, le niveau de l'eau a dépassé un mètre et de nombreuses habitations ont été inondées. Les évacuations sont en cours à bord de bateaux, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Les gens auraient dû quitter le village plus tôt mais ils ne l'ont pas fait, ils ne s'attendaient pas à tant d'eau et ils ont été piégés", a indiqué Grigoris Mitrakos, chef de l'équipe locale des pompiers.
La plaine de Thessalie, la plus importante de Grèce, traversée par de longues rivières, s'est muée en "un immense lac", selon les pompiers qui s'inquiètent de la hausse du niveau du fleuve de Pinios, le plus grand de la région.
"Notre priorité est le sauvetage des personnes" et "la restauration des dégâts", a déclaré Kyriakos Mitsotakis réitérant qu'il s'agit "d'une catastrophe naturelle inédite".
Le principal parti d'opposition de gauche Syriza a déploré une "énorme catastrophe" aux "conséquences tragiques pour l'économie locale, les entreprises et la production agricole".
Il a accusé le gouvernement de ne pas avoir réalisé "des travaux pour faire face aux inondations" malgré "les fonds européens disponibles".
L'élection prévue dimanche du nouveau chef de Syriza, après la démission d'Alexis Tsipras en juin, a été reportée au 17 septembre.
Ces intempéries succèdent à des incendies de forêt dévastateurs cet été en Grèce, qui ont fait au moins 26 morts.
La Commission européenne, qui avait activé le mécanisme de protection civile de l'UE pour aider la Grèce en juillet et en août, a indiqué qu'elle assisterait à nouveau le pays, si besoin.
Selon le ministère suisse des Affaires étrangères, les trois hélicoptères envoyés pour combattre les feux resteront en Grèce pour aider les secours dans les zones inondées.
Avec le réchauffement de la planète, l'atmosphère contient plus de vapeur d'eau (environ 7% pour chaque degré supplémentaire), augmentant les risques d'épisodes de fortes précipitations qui, associés à d'autres facteurs comme l'urbanisation, entraînent des inondations.
En Turquie et en Bulgarie, deux pays frontaliers de la Grèce, les pluies diluviennes de ces derniers jours ont fait au total 12 morts.
S.Mohideen--DT