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Personnes présentes, consommation d'énergie... de plus en plus d'entreprises équipent leurs bâtiments en capteurs de toutes sortes pour les transformer en "smart buildings" et gagner en confort et efficacité.
Au salon mondial de l'immobilier Mipim, du 15 au 18 mars à Cannes, les sociétés technologiques, dites "proptech" dans le secteur, sont pour la première fois présentes en nombre, plutôt que reléguées, comme auparavant à un autre salon, à une autre date.
Signe d'un intérêt grandissant pour les "smart buildings", en français "bâtiments intelligents", équipés de capteurs collectant des données et connectés à Internet.
"Ce qu'on a voulu faire, c'est permettre à toutes les initiatives technologiques liées à l'immobilier de pouvoir se rapprocher du cœur du marché", assure Nicolas Kozubek, directeur du Mipim Proptech.
"On sait que les acteurs traditionnels de l'immobilier parlent de plus en plus de technologie et d'innovation, en ont de plus en plus besoin", ajoute-t-il.
Dans la partie du salon dédiée aux sociétés technologiques, des exposants mettent en avant les tableaux de bord qu'ils proposent à leurs clients.
Sur une tablette, on peut voir en temps réel les paramètres d'un immeuble de bureaux. Pas le climat social mais la température, l'humidité, la consommation d'énergie... et le propriétaire peut affiner les paramètres pour voir le détail d'un étage ou même d'une salle.
Chez la foncière française Gecina, qui possède des bureaux dans les quartiers les plus prisés de Paris, certains immeubles ont leur "jumeau numérique", une maquette numérique qui centralise toutes les données du bâtiment en temps réel pour mieux l'exploiter.
"Ca va se traduire à différents égards, sur l'expérience utilisateur et sur l'optimisation de la gestion de nos immeubles, et puis sur les sujets d'impact environnemental", explique Sabine Goueta Desnault, directrice innovation de Gecina.
D'autres dispositifs, destinés aux salariés, permettent de savoir en temps réel quelles salles, quelles places de parking, voire quelles places dans un open-space, sont libres ou occupées. Et de les réserver si besoin.
- "Attirer les gens au travail" -
L'entreprise allemande Thing-it, spécialisée dans les "smart buildings" et créée en 2016, se targue d'avoir triplé son chiffre d'affaires l'année dernière. Elle équipe cinq groupes du Dax, le principal indice boursier allemand.
"Il y a deux tendances majeures : la mutation du travail et l'ESG (critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, NDLR), et nous pensons que nous sommes au croisement de ces deux tendances, et que c'est pour cela que nous avons cette croissance rapide", explique à l'AFP le fondateur de l'entreprise, Klaus Berberich.
Un succès accéléré avec la pandémie et la généralisation du télétravail.
"Le post-Covid est quand même un exemple criant, parce qu'on avait des problèmes de retour au bureau; il faut attirer les gens au travail. Et pour ce faire, on doit être capables d'aménager de nouveaux espaces", explique à l'AFP Jacques Guigui, directeur Technologie et innovation chez le géant de l'immobilier d'entreprise CBRE.
- Impact environnemental -
"Probablement, lorsque la page du Covid sera tournée, la question de ce qu'apporte un immeuble à ses usagers, ce que les gens viennent chercher dans cet espace-là, seront des questions qui prévaudront", affirme Jérôme Spanek, représentant France de la compagnie néerlandaise Spaceti, également spécialisée dans les "smart buildings".
Pour les propriétaires des immeubles, c'est un moyen de les rendre plus attractifs et de réduire son impact environnemental.
"Quand c'est côté locataire, souvent, les raisons pour lesquelles il nous approche, c'est soit qu'il a une pression sociale interne qui fait qu'il a besoin de données, soit qu'il a un projet de réaménagement de ses locaux ou de déménagement", explique-t-il.
Compter le nombre maximum de personnes présentes en même temps au bureau permet ainsi d'économiser de la place... soit pour créer des espaces nouveaux, soit pour faire des économies.
G.Rehman--DT