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Les pluies diluviennes qui frappent Pékin et la province voisine ont déjà fait 20 morts et 19 disparus, a annoncé mardi un média d'Etat, les inondations ayant submergé des routes et coupé des voies de communication.
Le typhon Doksuri, rétrogradé en tempête, balaie la Chine du sud-est vers le nord depuis vendredi, date à laquelle il a touché la province du Fujian (Est) après avoir frappé les Philippines voisines.
Des pluies torrentielles ont commencé à s'abattre sur la grande région de Pékin samedi. En 40 heures seulement, la capitale chinoise a vu tomber l'équivalent des précipitations moyennes de tout un mois de juillet.
Les districts semi-ruraux de Pékin sont les plus gravement touchés par ces intempéries, d'une intensité inédite dans la ville depuis une décennie.
Au bord de la rivière Mentougou, qui traverse le district du même nom dans l'Ouest de la capitale, des journalistes de l'AFP ont vu d'innombrables débris joncher des rues recouvertes de boue.
"Cette fois-ci, c'est bien plus grave", souligne-t-il à l'AFP.
"C'est une catastrophe naturelle, tu ne peux rien faire contre ça", déclare M. Qi, un homme d'une vingtaine d'années qui attend un taxi avec sa grand-mère. "Il va falloir travailler dur et tout reconstruire".
- "Faire avec" -
Les pluies diluviennes dans la capitale ont fait au moins 11 morts, dont un pompier qui participait aux opérations de sauvetage, a indiqué la télévision publique CCTV.
Treize personnes restent portées disparus, alors que quatorze autres, dont les sauveteurs étaient sans nouvelles, ont pu être localisées.
Dans la province du Hebei, voisine de Pékin, les intempéries ont fait au moins neuf morts et six disparus, toujours selon CCTV.
Le président Xi Jinping a appelé mardi à "tout faire" pour secourir les personnes "disparues" ou "prises au piège".
Plus de 100.000 personnes, parmi les 22 millions d'habitants de Pékin, ont été évacuées des zones à risque, selon le journal étatique Global Times.
Des journalistes de l'AFP ont aperçu une dizaine de véhicules, dont des camions-citernes et des bulldozers, prenant la direction du district de Mentougou.
Certaines portions de route sont toujours fermées à la circulation et des ouvriers vêtus d'imperméables orange vif utilisent des pelles pour dégager la route.
Un fleuriste de 62 ans, Wang Yongkun, a disposé des sacs de sable devant son commerce, dont le sol est encore recouvert d'une couche de boue.
En 15 ans de travail dans cet établissement de Mentougou, il n'a jamais rien vécu de comparable aux inondations de ces derniers jours, déclare-t-il à l'AFP.
"On a commencé à nettoyer hier après-midi (...) et on s'est levés à sept heures ce matin aujourd'hui pour continuer", explique-t-il. "Il faut faire avec."
- Sauvé des flots -
Environ 150.000 foyers de Mentougou n'ont plus accès à l'eau courante et les autorités y ont dépêché 45 camions-citernes pour assurer un approvisionnement d'urgence, a indiqué mardi le Quotidien de Pékin, un journal officiel.
CCTV a diffusé mardi des images de bus à moitié submergés par les flots dans un autre district rural, celui de Fangshan (Sud-Ouest de la capitale).
Les médias chinois ont publié lundi des images de scènes chaotiques dans des trains à grande vitesse, certains bloqués sur les voies pendant 30 heures, avec des passagers qui se plaignaient d'être à court de nourriture et d'eau potable.
Le Hebei est toujours en état d'alerte rouge pour les précipitations, avec un danger de crues soudaines et de glissements de terrain.
A Handan, à environ 400 km au sud de Pékin, des secouristes ont réussi dimanche à l'aide d'une grue et d'un sauveteur à extirper un homme de sa voiture entourée par les eaux, avant que son véhicule ne soit emporté par le courant.
La Chine connaît des conditions météorologiques extrêmes et des températures record cet été, des événements qui, selon des scientifiques, sont exacerbés par le changement climatique.
La Chine se prépare d'ailleurs à l'arrivée d'un nouveau typhon, Khanun, qui s'approche des côtes Est du pays.
R.Mehmood--DT