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Face au changement climatique, qui fait dépérir la forêt française, "8 à 10 milliards d'euros" seront nécessaires sur dix ans pour renouveler les forêts, a déclaré le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau, lors d'un déplacement mercredi à Tigy (Loiret).
Ce "vaste programme d'intervention sur plus d'un million d'hectares" pour le renouvellement d'une forêt désormais vulnérable "représente un investissement de 8 à 10 milliards d'euros" à partager entre les propriétaires privés, qui détiennent 75% de la forêt, et l'Etat, selon le rapport "Objectif forêt" publié à l'occasion de ce déplacement par le gouvernement.
L'Etat "prendra en charge une partie" de cet investissement, a précisé Marc Fesneau, qui voudrait voir "amplifier" l'enveloppe de 150 millions d'euros dédiée au reboisement en 2023.
Une source ministérielle a évoqué une fourchette "entre 150 et 250 millions par an", soulignant que cet engagement dépendrait de la prochaine loi de finances.
"On va aussi apporter des moyens importants sur graines et plants, pour faire en sorte que se structurent des filières de pépiniéristes publics et privés", a déclaré Marc Fesneau, accompagné de la nouvelle secrétaire d'Etat à la Biodiversité Sarah El Haïry.
Le rapport "Objectif forêt", élaboré par le conseil spécialisé en gestion durable des forêts, après des consultations avec les acteurs de terrain, de l'Office national des forêts (ONF) aux entreprises du bois et aux communes, dresse un état des lieux et propose des actions pour franchir le cap de l'adaptation au changement climatique.
Il répond à l'ambition du président Emmanuel Macron de renouveler 10% de la forêt, en plantant un milliard d'arbres en dix ans.
Depuis 2018, la France a connu des épisodes de chaleur et de sécheresse très intenses qui ont conduit à un affaiblissement des arbres. Plus de 300.000 hectares dépérissent déjà, soit environ 30 fois la superficie de Paris et c'est 30% des essences qui risquent de dépérir à horizon 2050, selon le ministère de la Transition écologique.
Ce dépérissement joue un rôle important dans les mauvaises performances répétées de ces puits de carbone, qui absorbent moins de CO2 que prévu depuis plusieurs années, menaçant la France de ne pas respecter ses engagements climatiques.
F.Damodaran--DT