AEX
-11.9800
Une nouvelle hausse du mercure menace mercredi la Grèce et les pays touristiques de la zone méditerranée où les incendies et les intempéries continuent de faire rage, laissant derrière eux un lourd bilan humain et environnemental.
Le feu ravage les îles de Rhodes, de Corfou et d'Eubée en Grèce, après avoir causé la veille la mort de trois personnes dont deux pilotes de l'armée de l'air qui luttaient contre les flammes.
En Italie, au moins cinq personnes ont trouvé la mort en Italie dans des incendies en Sicile et de violents orages au nord, qui pourraient inciter le gouvernement à décréter l'état d'urgence dans les régions les plus touchées.
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent les flammes longer une autoroute devant des voyageurs interloqués près de Syracuse, tandis qu'un impressionnant orage supercellulaire près de Vérone (nord) a été capturé par des internautes.
Les corps de deux septuagénaires ont été retrouvés carbonisés dans une maison ravagée par les flammes et une femme de 88 ans est décédée près de Palerme, ont rapporté les médias mardi soir.
Les pompiers siciliens ont par ailleurs lutté dans la nuit de lundi à mardi contre plusieurs incendies, dont l'un est arrivé tout près de l'aéroport de Palerme, qui a été fermé pendant plusieurs heures dans la matinée.
En Croatie, un feu s'est déclaré mercredi près de Dubrovnik, haut lieu historique et touristique. Dans l'île de Corse (Sud-Est de la France), les pompiers ont lutté toute la nuit contre un virulent incendie et la situation s'améliorait mercredi matin.
En Algérie, de violents incendies qui ont ravagé le nord-est de l'Algérie sont éteints mercredi, après avoir fait 34 morts et décimé des familles notamment près de Toudja, où 16 personnes ont été brûlées vives dans leur fuite.
Les scientifiques du groupe World Weather Attribution (WWW) estiment que les vagues de chaleur qui ont frappé certaines parties de l'Europe et de l'Amérique du Nord ce mois-ci auraient été presque impossibles sans le changement climatique d'origine humaine.
"Les récentes vagues de chaleur ne sont plus des évènements exceptionnels" et celles qui adviendront "seront encore plus intenses et plus courantes si les émissions ne sont pas réduites rapidement", concluent les chercheurs.
- Une mégatonne d'émission de carbone -
Avec de lourdes conséquences: l'observatoire du climat de l'Union européenne Copernicus a déclaré mercredi que les émissions de fumée provenant des incendies de forêt en Grèce étaient les plus élevées pour cette période au cours des 21 dernières années.
Selon lui, les incendies de forêt depuis le 17 juillet ont produit un total estimé à 1 mégatonne d'émissions de carbone entre le 1er juillet et le 25 juillet.
La Grèce a combattu plus de 600 incendies au cours des 12 derniers jours, a annoncé mercredi le gouvernement.
- Jusqu'à 45 degrés -
Après un répit lundi, une nouvelle vague de chaleur a commencé mardi avec des températures de 42°C dans le centre et le Sud et elles vont encore grimper mercredi "jusqu'à 45°C" dans ces régions "avant une baisse de 5 degrés" prévue jeudi, selon le service national de météorologie, EMY.
En Attique, la région d'Athènes qui suffoque depuis plus de dix jours, le thermomètre va atteindre "entre 43°C et 44°C", selon la même source.
Le site archéologique de l'Acropole d'Athènes va fermer se portes mercredi à 11H00 locales (08H00 GMT) et tous les sites archéologiques du pays resteront fermés mercredi aux heures les plus chaudes de la journée, entre 12H00 locales (09H00 GMT) et 17H00 locales (14H00 GMT).
- Deuil -
Au moins une centaine de sapeurs-pompiers continuaient mercredi leur lutte contre les flammes en Eubée où deux pilotes de l'armée de l'air grecque sont morts la veille alors que leur bombardier d’eau s'est écrasé dans un ravin.
"Ils ont perdu la vie en sauvant des vies", a déclaré le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis. Un deuil de trois jours a été décrété par l'état-major grec.
C'est également sur cette île qu'a été retrouvé le corps carbonisé d'une troisième victime. La police s'est rendue sur place pour vérifier s'il s'agit d'un berger porté disparu depuis dimanche.
A Rhodes, 266 pompiers épaulés de trois hélicoptères et deux avions tentent toujours de circonscrire les flammes. Le feu brûle pour la neuvième journée d'affilée et des milliers de touristes avaient été évacués le week-end dernier.
La colère des habitants, surtout dans la partie Sud de cette île touristique, ne cesse de monter ces derniers jours.
"Une semaine qu’on n’a ni électricité, ni eau, ni téléphone", se plaint Vassilis, attablé dans sa taverne désertée et qui n'a pas souhaité donner son nom de famille.
Rues vides, rideaux baissés, la côte vit au rythme des camions de pompiers et des véhicules de volontaires dans une atmosphère lugubre.
"Les autorités ont échoué. Maire, gouverneur, gouvernement. Tous!", s'indigne Christos Kitsos qui travaille dans un hôtel de luxe de la région.
A Corfou, 62 pompiers, deux avions et deux hélicoptères sont sur place pour combattre le feu qui a débuté le week-end dernier.
Et dans l'Ouest du Péloponnèse, sur un quatrième front important, 140 pompiers et un hélicoptère se battent également contre un incendie de forêt.
Alors que les images des forêts et de la végétation calcinées ont bouleversé toute la Grèce, Kyriakos Mitsotakis a prévenu mardi que la lutte contre les incendies resterait "difficile".
D.Al-Nuaimi--DT