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Plus de 30.000 personnes ont dû fuir les flammes sur l'île très touristique de Rhodes, "la plus grande opération d'évacuation jamais réalisée en Grèce", écrasée sous une fournaise favorisant les incendies.
Depuis le début de l'été, la chaleur accable des dizaines de millions de personnes dans le monde. Juillet pourrait s'avérer le mois le plus chaud jamais enregistré sur Terre, d'après les prédictions d'experts qui soulignent l'impact du réchauffement climatique.
Les secours ont dû y mener samedi "la plus grande opération d'évacuation jamais effectuée" dans le pays, qui s'est poursuivie dans la nuit de dimanche à lundi, a indiqué à l'AFP la porte-parole de la police Konstantia Dimoglidou.
Quelque 30.000 personnes ont quitté leur logement, hôtel compris, dont 19.000 à titre préventif - évacuées par la mer pour 3.000 d'entre elles.
Au total, douze localités ont été évacuées, dont Lindos, l'une des principales attractions touristiques de l'île avec son Acropole perché sur une colline.
Dans la nuit, les flammes ont atteint le village de Laerma, brûlant des maisons et une église, selon des médias grecs. De nombreux hôtels ont aussi été touchés et le feu s'est étendu jusqu'aux villages côtiers de Kiotari et de Gennadi Lardos.
Panagiotis Dimelis, un élu local du village d'Archangelos, a décrit sur Skai TV "une situation sans précédent".
Le ministère grec des Affaires étrangères a ouvert une cellule de crise à Athènes pour faciliter le rapatriement de touristes étrangers.
Le numéro un mondial du tourisme TUI et la compagnie britannique JeT2 ont suspendu dimanche leurs vols touristiques à destination de Rhodes mais vont y acheminer leurs appareils à vide pour pouvoir évacuer les touristes présents sur l'île.
Plusieurs jours sont encore nécessaires pour circonscrire l'incendie, selon les autorités, d'autant que le vent, qui l'attise, "devrait se renforcer entre la mi-journée et 17H00 (14H00 GMT)", ont averti les pompiers.
Des températures dépassant 44°C sont attendues ce dimanche en Grèce, qui, selon l'observatoire météorologique national, traverse "probablement" la plus longue canicule de son histoire. Tous les sites archéologiques, comme la célèbre Acropole d'Athènes, vont rester fermés aux heures les plus chaudes.
"Nous allons probablement subir une vague de chaleur de 16 à 17 jours, ce qui n'est jamais arrivé auparavant dans notre pays", estimait samedi Kostas Lagouvardos, directeur de recherche à l'observatoire, sur ERT.
"Les moments difficiles ne sont pas passés", avait prévenu vendredi le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis en prônant une "vigilance absolue".
A la surface de la mer, le mercure était de 2 à 3°C au-dessus de la normale, ont annoncé samedi les services météorologiques.
- Progression aux Etats-Unis -
La canicule continue par ailleurs sa progression aux Etats-Unis, où les services météo (NWS) ont prévu que des températures de 41 degrés ou plus affecteraient ce week-end environ 80 millions de personnes.
Le thermomètre pourrait monter à plus de 46°C à Phoenix en Arizona (sud-ouest), qui subit actuellement sa plus longue vague de chaleur jamais enregistrée : vendredi, le mercure a dépassé les 43°C pour le 22e jour d'affilée.
A 500 kilomètres de là, en Californie, la Vallée de la Mort et ses températures les plus élevées de la planète attirent les touristes, ces derniers voulant se prendre en photo aux côtés d'un écran affichant un mercure toujours au plus haut.
Certains attendent que le record absolu sur Terre - 56,6°C enregistrés à cet endroit en 1913 -, contesté par certains experts, soit battu.
Un homme de 71 ans y est mort en début de semaine et les gardes du parc national de la Vallée de la Mort soupçonnent que "la chaleur a joué un rôle" dans son décès, ce qui en ferait le second de l'année dans ces circonstances.
Au Canada, théâtre d'inondations records en raison de pluies torrentielles, quatre personnes, dont deux enfants, ont été portées disparues dans la province orientale de Nouvelle-Ecosse, selon la police.
Le mois de juillet le plus chaud jamais enregistré sur Terre est en passe d'être enregistré, non seulement depuis que l'on prend des mesures mais aussi depuis des "centaines, si ce n'est des milliers d'années", selon le climatologue en chef de la Nasa, Gavin Schmidt.
Cela n'est pas seulement dû à El Niño, le phénomène climatique cyclique qui prend sa source dans l'océan Pacifique et entraîne une augmentation des températures mondiales, a-t-il précisé.
Pour ce spécialiste, les températures extrêmes vont persister car "nous continuons d'émettre des gaz à effet de serre dans l'atmosphère".
Par rapport à l'ère pré-industrielle, le monde connaît un réchauffement proche de 1,2°C en raison de l'activité humaine, essentiellement de l'utilisation des combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz).
D.Al-Nuaimi--DT