AEX
-11.9800
Le Rio Mapocho qui traverse Santiago du Chili habituellement quasiment à sec, s'est gonflé après deux jours de fortes pluies et de douces températures pour déborder par endroits, provoquant la stupéfaction des habitants qui n'avaient plus vu d'eaux aussi tumultueuses depuis des années.
Route fermée, évacuation de 359 personnes... la situation n'est pas extrême mais "il va encore pleuvoir et les températures sont élevées dans les montagnes ce qui maintient la situation de risque" a prévenu toutefois la ministre des Travaux publics, Jessica Lopez.
Pour les Santiagois, le Mapocho n'était jusque-là qu'un mince filet d'eau sur une trentaine de kilomètres d'ouest en est à travers la capitale en raison de la sécheresse décennale qui frappe le centre du Chili. Sa dernière sortie de lit remonte à 2016.
Son niveau était encore récemment inférieur de 89% à sa moyenne historique, selon les données officielles.
Mais quelque 150 mm de pluie sont tombés dans des secteurs du piémont au cours des dernières heures, et le débit de la rivière a fortement augmenté, inondant plusieurs secteurs de la capitale.
"Dans les contreforts montagneux, il a plu en un jour et demi autant qu'il a plu l'ensemble de l'année dernière à Santiago", a expliqué le gouverneur de la région métropolitaine de Santiago, Claudio Orrego.
"C'est une situation pluviométrique complexe: c'est la première grande pluie de la saison et nous ne sommes pas en juillet", "une pluie très intense en très peu de temps" après "une sécheresse structurelle qui rend tout plus difficile", a expliqué la déléguée présidentielle pour la région métropolitaine, Constanza Martinez.
Dans certaines zones proches de la Cordillère ds Andes, la quantité de précipitations est la plus élevée depuis 1993, a-t-elle ajouté.
Au sud de Santiago, le Maipo, autre rivière qui baigne la capitale, a également gonflé, tout comme l'ensemble des rivières du centre du Chili frappé par une douceur inhabituelle et des pluies sur les zones de montagne enneigées, accélérant la fonte.
"On n'aurait jamais pensé qu'il allait pleuvoir autant", a déclaré à l'AFP Loreto Ochoa, 38 ans, évacuée de son domicile par les autorités pendant la nuit.
Cette travailleuse indépendante se souvient des années 1980 où "il était normal" de voir le fleuve Maipo se gonfler pendant l'hiver. Elle affirme que "depuis de très nombreuses années", elle ne se souvient de précipitations aussi importantes à Santiago.
G.Mukherjee--DT