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Les 175 pays réunis depuis lundi à Paris pour élaborer les premiers contours d'un traité contre la pollution plastique n'ont pas encore entamé mardi leurs discussions sur le fond du sujet à cause d'un blocage sur les règles d'adoption finales du texte.
L'Arabie saoudite et plusieurs pays du Golfe ainsi que la Russie, la Chine, l'Inde ou encore le Brésil refusent que le futur traité soit approuvé par un vote à la majorité des deux tiers si jamais un consensus n'était pas trouvé.
La discussion sur ce point, entamée en séance plénière lundi après-midi, n'est pas encore résolue mardi à la mi-journée, empêchant le démarrage des négociations sur le contenu du futur traité. Elle doit reprendre à 16H00.
"Nous passons à côté de ce qui nous réunit ici, à savoir la pollution plastique", a tonné mardi matin Camila Zepeda, de la délégation mexicaine. "Nous perdons du temps et de l'énergie dans des discussions qui tournent en rond (...) Passons à l'essentiel", a-t-elle réclamé, vivement applaudie par la majorité des délégations et par les observateurs des ONG, présents dans les tribunes.
"C'est le droit des Etats membres de faire des suggestions" et "nous ne sommes pas favorables à la définition erronée du consensus de certains Etats", a rétorqué un diplomate iranien.
"La stratégie de certains pays est de retarder les débats", estime Joan-Marc Simon, directeur de Zero Waste Europe", car si on veut un traité ambitieux qui porte sur l'ensemble du cycle de vie du plastique, cela va prendre du temps à négocier".
Pour le militant, "ces pays veulent bien un traité, mais qui parle seulement de la fin de vie du plastique, d'améliorer la gestion des déchets et d'éviter les rejets dans l'environnement". Ecartant donc les questions de réduction de la production, de toxicité de certains composés, des microplastiques, etc.
Les accords de Paris sur le climat ou de Kunming-Montréal sur la biodiversité ont été approuvés par consensus, comme la plupart des traités établis sous l'égide des Nations unies, c'est-à-dire qu'il n'est pas organisé de vote, même à main levée.
L'approbation par vote, faute de consensus, ne serait toutefois pas inédite. Elle a notamment été utilisée en 2013 quand 140 pays ont adopté la Convention internationale sur le mercure, signée à Minamata (Japon).
H.Nadeem--DT