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Un campement d'une dizaine d'opposants à l'autoroute A69 Toulouse-Castres, installé depuis dimanche à Vendine en Haute-Garonne, est sous surveillance des gendarmes et un des leaders, Thomas Brail, a été emmené mercredi en garde-à-vue, a constaté un correspondant de l'AFP.
Thomas Brail, fondateur du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA) qui avait participé à un précédent campement en avril et installé alors des tentes dans des platanes menacés d'arrachage, a été emmené par les gendarmes pour "obstruction au chantier", selon le procureur de Toulouse, Samuel Vuelta-Simon.
"Tout va s'arrêter un jour. Je pense qu'on va prendre conscience (...) qu'on a grandement besoin des arbres (...) S'il fait chaud sur la planète, c'est parce qu'on a un déficit d'arbres", a-t-il déclaré, avant de partir avec les forces de l'ordre.
Pendant ce temps, les autres militants, qui ont précisé avoir reçu mardi la visite du procureur, ont déplacé leur campement de quelques mètres, afin d'éviter de se placer en situation d'obstruction.
"Ce matin, on a eu la surprise de voir quelques véhicules de gendarmerie et de NGE, qui fait le chantier de l'autoroute (...) On a appris qu'ils avaient l'intention de faire des fossés le long du tracé (...) Donc on ne peut rester sur le terrain et ils nous demandent de tout déménager", a précisé Laurent Prost, militant du collectif local "La voix est libre".
"On doit tirer les fossés et décaper le terrain", a indiqué sous couvert d’anonymat un salarié de l'entreprise de travaux public NGE, en référence aux tranchées de "récupération des poussières" à creuser le long du tracé de l'autoroute.
Les opposants, qui ont entrepris de cultiver un potager sur le site, ont demandé le calendrier des travaux "pour vérifier ce qu'ils font", a ajouté un autre opposant, Geoffrey Tarroux. Il a précisé qu'un recours en référé pour suspension des travaux allait être déposé, ainsi qu'un recours sur le fond pour annulation d'autorisation environnementale.
Laurent Prost a ajouté que les opposants étaient conviés à une visio-conférence jeudi avec le ministère des Transports.
Le 22 avril, lors d'une mobilisation festive, mais sous haute surveillance, plusieurs milliers d'opposants à la construction de cette portion d'autoroute de 53 km, ainsi que des élus LFI et EELV, avaient manifesté non loin, à Saïx dans le Tarn, pour dénoncer ce projet qu'ils jugent contradictoire avec l'urgence climatique.
Plusieurs élus locaux soutiennent en revanche le projet, qui réduirait d'une vingtaine de minutes en 2025 le trajet Castres-Toulouse, qui est d'une durée d'un peu plus d'une heure aujourd'hui.
G.Koya--DT