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"Sur le lac Attersee", "Les Maisons au bord de la mer"... ces chefs-d'oeuvre de Gustav Klimt et d'Egon Schiele sont accrochés de travers depuis mercredi à Vienne pour sensibiliser le public au changement climatique.
Le célèbre musée Leopold, cible récente de militants écologistes, a incliné 15 toiles du nombre de degrés dont les paysages représentés pourraient se réchauffer dans les années à venir en cas de changement climatique incontrôlé.
Une vision dérangeante, quand d'ordinaire ces peintures sont apaisantes.
"Une augmentation de la température de quelques degrés seulement favoriserait la prolifération d'algues et assècherait progressivement le magnifique lac turquoise", peut-on lire par exemple à côté du tableau d'Attersee.
Pour que les générations futures puissent admirer ce paysage tel que l'a brossé l'artiste, il faut contenir le réchauffement à 1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle, prévient le musée, alors que les experts du Giec ont appelé cette semaine à agir radicalement pour s'assurer "un futur vivable".
Voir ainsi "de beaux endroits" en position instable a de quoi rendre triste et "incite à agir" pour "ce qui va être perdu", dit à l'AFP Sofie Skoven, une étudiante danoise en visite avec sa classe dans la capitale autrichienne.
Le projet est nommé "Quelques degrés de plus" par cette institution abritant, avec ses 6.000 pièces, l'une des plus grandes collections d'art autrichien dans le monde, axée sur la seconde moitié du XIXe siècle et le modernisme qui s'en est suivi.
Par cette initiative, le directeur Hans-Peter Wipplinger explique "vouloir alerter sur les conséquences dramatiques de la crise climatique".
Le concept a de fait été imaginé comme une réponse à des activistes qui avaient aspergé en novembre un tableau de Klimt - protégé par une vitre - d'un liquide noir pour dénoncer un partenariat entre le musée et le géant pétrolier OMV.
Un coup d'éclat qu'avait peu apprécié le responsable du musée, qui dénonce "une mauvaise méthode". Car il a fallu multiplier depuis les vitres devant les toiles, renforcer la surveillance des salles et les contrôles à l'entrée.
Il regrette le coût engendré, alors que les primes d'assurances ont elles aussi grimpé, sans que l'on puisse garantir que de telles mesures "empêchent" un autre incident de se produire.
Visible jusqu'au mois de juin et développée avec un réseau de scientifiques autrichiens consacrant leurs recherches au climat, l'initiative a été diversement reçue par les visiteurs.
Le regard s'habitue et au final, cela "banalise le réchauffement", estime Joachim Burdack, un retraité allemand de 71 ans.
I.Khan--DT