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Le réchauffement climatique devient toujours plus palpable: après des records cet été, octobre 2022 a été le mois d'octobre le plus chaud en France depuis 1900, avec une température moyenne de 17,2°C, de 3,5°C supérieure à la normale.
Octobre a été cette année bien plus chaud qu'octobre 2001 qui détenait le précédent record avec 16,3°C de température moyenne et 2,6°C de plus que la normale, a précisé l'établissement public. Octobre 2020 et 2021 avaient été en revanche légèrement plus frais.
Il s'agit du neuvième mois consécutif avec une "anomalie positive", c'est-à-dire des températures supérieures à la moyenne, a relevé Météo-France mardi.
Les températures ont été particulièrement élevées pour la saison sur une vaste bande orientée du sud-ouest au nord-est du Pays basque à l'Alsace, englobant l'intérieur de l'Aquitaine, Midi-Pyrénées, le Limousin, l'Auvergne, le Lyonnais et une bonne partie de la Bourgogne, selon une carte diffusée par l'établissement.
En cause, selon Météo-France: un "épisode de chaleur tardive inédit" qui s'est installé sur le pays et a duré particulièrement longtemps, avec des "nuits tropicales" (températures ne descendant pas sous les 20 degrés) dans le sud du pays, qui ont fait la joie des amateurs de dîners en terrasse... et des moustiques.
"Normalement à partir de la mi-octobre les températures commencent à chuter et là, c'est l'inverse", avait récemment expliqué à l'AFP Christine Berne, climatologue chez Météo-France.
Bordeaux a enregistré, le 16 octobre dernier, les 30°C les plus tardifs de l'histoire de la ville.
De fait, rappelle Météo-France, des pics de douceur, voire de chaleur exceptionnelle, peuvent se produire jusqu'à la mi novembre, comme ce fut le cas en 2014, 2015 et 2017.
- Réchauffement "visible" -
"Cette année, on est clairement dans un emballement. A l'exception d'une petite période en septembre, on assiste à des mois particulièrement chauds non stop depuis avril. On a l'impression que l'atmosphère a de plus en plus de mal à se refroidir", a relevé Mme Berne.
La cause ? Un phénomène conjoncturel, une poussée d'air chaud en provenance d'Afrique, couplée aux effets du changement climatique. Celui-ci devient "visible", selon Météo-France.
"Sans le réchauffement climatique" causé par les gaz à effet de serre émis par l'homme, "on n'aurait pas des températures aussi chaudes, le dérèglement du climat contribuant à des phénomènes extrêmes plus fréquents et plus intenses, devenant plus précoces et plus tardifs", a-t-elle estimé.
Quant aux précipitations, elles ont été moins fréquentes qu'à l'ordinaire sur la majeure partie du territoire en octobre, avec 58 mm de cumul moyen sur le mois, soit un déficit de 37% par rapport à la normale.
Ce chiffre est inégal suivant les régions, puisque les cumuls de précipitations sont plutôt excédentaires de 10 à 40% du Centre-Val-de-Loire à la Champagne et du nord de la Lorraine à la Savoie, alors que le déficit dépasse les 70% de l'Aquitaine à l'Occitanie, à la région PACA et la Corse, selon Météo-France.
Conséquence, selon l’établissement public: les sols retrouvent "un état normal" pour cette période de l'année sur les régions Bourgogne-Franche-Comté, Bretagne, Centre-Val-de-Loire, Grand-Est et Ile-de-France, et ils sont "légèrement plus secs que la normale" sur Auvergne-Rhône-Alpes et Normandie.
En revanche, "depuis début octobre, on note un assèchement des sols sur la Nouvelle-Aquitaine et l'Occitanie correspondant à un état observé habituellement en plein été".
En Occitanie, il s'agit de la situation la plus sèche rencontrée à cette période de l'année depuis 1958, pointe Météo-France.
Dans un bulletin publié jeudi, l'établissement indique comme "scénario le plus probable", pour le trimestre allant de novembre à janvier, "la prédominance de conditions anticycloniques, avec un temps calme et sec, sur le continent européen", avec 50% de chances d'avoir des températures conformes aux normales de saison et 30% de chances qu'elles soient plus chaudes.
S.Mohideen--DT