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Le bilan de la tempête Nalgae qui s'est abattue sur les Philippines s'est alourdi lundi, atteignant 98 morts, à mesure que de nouveaux corps étaient retrouvés, a communiqué l'agence nationale de gestion des catastrophes naturelles du pays.
La plupart de ces personnes sont décédées dans des glissements de terrain et des inondations vendredi à Mindanao, île du sud de l'archipel, après de fortes pluies.
"Nous sommes passés d'une opération de recherche et de sauvetage à une opération de repêchage parce que les chances de survie après deux jours sont pratiquement nulles", a expliqué Naguib Sinarimbo, chargé de la défense civile de la région de Bangsamoro à Mindanao.
La tempête a frappé l'île principale de Luzon pendant la nuit de samedi à dimanche, balayant tout sur son passage et causant des coupures d'électricité. Manille et les villes voisines ont subi des inondations.
Nalgae s'est ensuite éloignée dimanche après-midi en Mer de Chine méridionale.
En moyenne, 20 typhons et tempêtes frappent les Philippines chaque année, tuant habitants et bétail sur leur passage, et ravageant fermes, maisons, routes et ponts, même si le sud est rarement touché.
Le nombre de victimes pourrait être amené à s'accroître de nouveau, l'agence nationale de gestion des catastrophes naturelles recensant encore 63 personnes portées disparues dans son dernier compte rendu.
Plusieurs dizaines de personnes ont été blessées.
- "La pire" -
Alors que les équipes de secours recherchaient de nouveaux corps au milieu de la boue et des débris, les survivants de la tempête poursuivaient le nettoyage déchirant de leur domicile détruit par les flots.
Dans la municipalité de Noveleta, au sud de Manille, des habitants chassaient l'eau boueuse de leurs maisons et de leurs échoppes, faisant sécher leurs meubles et leurs effets personnels dans des rues désormais ensoleillées.
"En une vie entière passée ici, c'est la première fois que nous vivons ce genre d'inondation", a observé Joselito Ilano, 55 ans, dont la maison a été envahie par l'eau jusqu'à la taille.
"Je suis habitué aux inondations d'ici mais celle-ci était tout simplement la pire, j'ai été pris par surprise."
Perfidia Seguendia, 71 ans, et sa famille ont perdu tous leurs biens à l'exception des vêtements qu'ils portaient en fuyant leur domicile pour rejoindre la maison à deux étages de leur voisin.
"Tout était inondé: notre réfrigérateur, la machine à laver, la moto, la télé, tout", a raconté à l'AFP Perfidia Seguendia.
"Tout ce que nous avons réussi à faire, c'était pleurer parce qu'il n'y a rien que nous pouvons faire. Nous n'avons pas pu sauver quoi que ce soit. Seulement nos vies."
Nalgae a balayé le pays, sujet aux catastrophes, inondant des villages, détruisant des cultures et coupant le courant dans de nombreuses régions.
Elle s'est abattue sur les Philippines en plein week-end prolongé de la Toussaint, qui a lieu mardi, moment durant lequel des millions de Philippins traversent le pays pour se rendre sur la tombe de leurs proches.
Et tandis que la tempête s'éloignait lundi du pays vers la Mer de Chine méridionale, les météorologues d'Etat aux Philippines avertissaient qu'une dépression tropicale se dirigeait vers le pays.
De fortes pluies pourraient de nouveau tomber sur les régions gravement touchées par Nalgae.
Ces dernières années, les glissements de terrain et les crues soudaines survenues dans des régions montagneuses touchées par la déforestation ont compté parmi les conséquences les plus mortelles des tempêtes aux Philippines.
En avril, des glissements de terrain mortels et des inondations entraînées par une autre tempête tropicale avaient durement touché les communautés d'agriculteurs et de pêcheurs dans la province de Leyte, au centre du pays.
A mesure que la planète est touchée par le réchauffement climatique, les tempêtes et typhons deviennent de plus en plus puissants, avertissent les scientifiques.
G.Mukherjee--DT