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Couronné dans la plus grande confusion: Max Verstappen est devenu pour la deuxième année consécutive champion du monde de Formule 1 grâce à sa victoire au Grand Prix du Japon, longtemps interrompu à cause de la pluie, et après un coup de théâtre en fin de course.
Après l'ère Hamilton, la F1 entre dans celle marquée du sceau Verstappen. Le Néerlandais de 25 ans, titré lors de la 18e course sur 22 sur le circuit de Suzuka, espère bien "remporter plus de titres".
Titré alors qu'il reste quatre courses, Verstappen devient un des plus précoces champions. L'Allemand Michael Schumacher en 2002 et le Britannique Nigel Mansell en 1992 ont fait mieux en décrochant le Graal à respectivement six et cinq Grands Prix de la fin.
Au terme d'une course d'abord stoppée au 3e tour pendant deux heures en raison des conditions météorologiques et de deux abandons, Verstappen a passé la ligne devant Charles Leclerc (Ferrari) et son coéquipier mexicain chez Red Bull Sergio Pérez, sans savoir qu'il était champion.
Juste après, Leclerc, 2e avant cette manche, a été pénalisé de cinq secondes pour avoir coupé un virage et "obtenu un avantage" contre Pérez qui le pourchassait. Le Monégasque a perdu sa 2e place et cela a offert le titre à "Mad Max".
"Je ne pensais pas avoir gagné le titre", a expliqué Verstappen dont le premier sacre mondial avait déjà eu lieu après une polémique lors du dernier tour de la dernière course en 2021, à Abou Dhabi.
- "Le deuxième titre est plus beau" -
"Soudain mes mécaniciens ont commencé à me féliciter, a-t-il continué, et on m'a dit que oui, j'étais champion du monde à nouveau".
Verstappen, qui entre dans le cercle fermé des 17 pilotes multi-titrés, estime que si "le premier (titre) était plus émouvant, le deuxième est plus beau".
Après cette 12e victoire sur 18, Verstappen compte désormais 113 points d'avance sur Pérez, qui passe 2e, et 114 points sur Leclerc. Il ne peut plus être rejoint car un maximum de 112 points restent à empocher lors des quatre dernières courses.
Verstappen peut battre un nouveau record: celui de 13 succès en une saison détenu par Schumacher (2004) et son compatriote et quadruple champion Sebastian Vettel (2013).
Dimanche, la confusion est aussi venue du règlement même de la F1, pilotes comme directeurs d'écuries semblant le découvrir en même temps qu'il était appliqué.
En cas de course "suspendue" et qui "ne peut être reprise", un barème de points différent s'applique: il faut plus de 75% de la distance prévue pour que tous les points soient attribués. Mais ce point du règlement n'était pas applicable car le GP a pu reprendre et se terminer, selon la direction de course.
"Je ne pensais pas être titré car je ne savais pas si j'allais avoir la totalité des points", a expliqué Verstappen, qui n'a parcouru que 28 des 53 tours prévus.
Mattia Binotto, patron de l'écurie Ferrari, s'est dit "déconcerté" et pensait que tous les points n'allaient pas être attribués. Même chose chez son homologue de Red Bull, Christian Horner "surpris" mais "merveilleusement surpris".
Ce point du règlement a été modifié après le fiasco de Spa en 2021: en Belgique, Verstappen avait remporté un simulacre de GP après deux tours derrière la voiture de sécurité.
Mais la manière dont cela a été changé est "une erreur" selon Horner lui-même, pour qui "le problème n'a pas été résolu".
Autre motif de confusion: certains pilotes ne savaient pas s'ils parcouraient leur dernier tour ou non. Et le drapeau à damier n'a pas été abaissé en premier devant Verstappen...
En 2022, il n'y a toutefois pas eu match et Verstappen a dominé outrageusement: "Félicitations à Max, c'est un titre totalement mérité" a reconnu Leclerc.
C'est devant des tribunes à guichets fermés, avec 90.000 fans, que le couronnement s'est déroulé, lors du premier GP du Japon depuis 2019, après deux saisons d'absence en raison de la pandémie.
- Course chaotique -
Parti en pole position, le Néerlandais a conservé la tête malgré la tentative de dépassement de Leclerc. Mais la course a vite été arrêtée en raison des conditions et des abandons d'Alex Albon (Williams, moteur) et de Carlos Sainz (Ferrari, accident).
À ce moment-là, Pierre Gasly (AlphaTauri) a vu sur la piste un engin de dépannage parti chercher la Ferrari de Sainz: "C'est inacceptable ! Comment c'est possible ? Je n'arrive pas à y croire".
Cet événement qualifié de "pire qu'inacceptable" par le directeur de l'écurie Alfa Romeo, Frédéric Vasseur, rappelle l'accident en 2014 du Français Jules Bianchi, sur le même circuit.
Sous la pluie, Bianchi avait perdu le contrôle de sa monoplace qui s'était encastrée sous un engin de levage en train d'évacuer une autre voiture. Il était mort en juillet 2015 en France, après plusieurs mois de coma.
"Aucun respect pour la vie des pilotes, aucun respect pour la mémoire de Jules, incroyable", a écrit sur Instagram son père, Philippe Bianchi.
T.Jamil--DT