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Ralenti par l'action des pompiers et par un vent "chargé en humidité", l'incendie qui a ravagé près de 3.700 hectares de végétation et de forêt à Saumos en Gironde, était "contenu mais pas fixé" mercredi soir, entraînant une nouvelle évacuation "préventive" d'un millier d'habitants.
"On est sur un feu contenu sur son périmètre pour l'instant. Il n’est pas fixé, il est contenu", a indiqué le sous-préfet de Lesparre-Médoc, Fabrice Thibier lors d'un point presse mercredi soir.
"Nous avons un vent qui est chargé en humidité cet après-midi et qui a surement conduit à ce que la propagation soit faible", a-t-il ajouté, mettant en garde contre les "nombreuses reprises de feu, sur des terrains qui sont verts, en forêt, pas sur des brûlis" et contre "un vent qui continue à souffler en rafale (…), un vent puissant et soutenu", attendu pour la nuit.
Au total, ce sont 1.840 habitants, dont un millier évacué durant la journée de mercredi qui ont dû quitter en urgence leurs habitations sur les deux communes de Saumos et de Sainte-Hélène, dans cette zone du sud du Médoc, entre la station balnéaire de Lacanau, sur la côte Atlantique, et l'agglomération bordelaise.
"Je vous avoue qu’on est pas très serein quand même. Ça approche chaque jour, avec les vents qui tournent donc je ne sais pas ce que ça donner, donc on stresse", raconte à l'AFP Corinne, une habitante de Saumos de 45 ans, évacuée de son domicile.
Durant tout la journée, un millier de sapeurs-pompiers aidés par les équipes de la Défense des forêts contre les incendies (DFCI) et par six canadairs, trois avions Dash et deux hélicoptères bombardiers d'eau ont traité "21 reprises de feu", pour ralentir cet incendie qui ravage cette zone peu peuplée, mais "n'a pas progressé vers Saint-Hélène" mercredi.
Depuis lundi, 3.700 hectares ont été brûlés, s'ajoutant aux quelque 30.000 déjà ravagés cet été par trois gigantesques incendies dans le département, à La Teste-de-Buch et Landiras à deux reprises.
Dans le sud dans le région, au Pays basque, un incendie s'est déclaré sur le massif frontalier de La Rhune, sur des flancs de montagne difficiles d'accès, mobilisant une quarantaine de sapeurs-pompiers et un hélicoptère bombardier d'eau venu en renfort de l'Espagne voisine. La surface touchée n'est pas encore estimée.
Dans la journée, deux autres départs de feu ont également brûlé dix hectares à Saugon à 50km au nord de Bordeaux et ne devraient "pas trop évoluer", selon les pompiers de Gironde.
- Piste criminelle privilégiée -
"Les conditions météorologiques restent difficiles, avec la persistance de vent, de chaleur et de la sécheresse", précise la préfecture de Gironde, "en vigilance orange feux de forêts" et "en vigilance jaune orage" depuis la mi-journée.
Une enquête judiciaire a été ouverte sur l'origine de l'incendie. "Aucune piste n'est écartée même si la thèse criminelle est privilégiée", selon le parquet de Bordeaux. "Une équipe d'investigation est sur place. Toutes les options sont sur la table. Il faut être prudent sur les bruits qui courent", a déclaré pour sa part le sous-préfet.
Fin août, un étudiant de 19 ans, pompier volontaire en Gironde, a été mis en examen et écroué pour "destruction par incendies", soupçonné de 31 départs de feu dans le nord du Médoc.
Ce nouveau brasier est intervenu dans un contexte de forte chaleur, avec un record mensuel enregistré lundi à Bordeaux (37,5 degrés), du jamais vu en septembre depuis 1987 selon Météo-France.
Il rappelle de tristes souvenirs aux habitants: un gigantesque feu (3.500 hectares) avait déjà ravagé le secteur en juillet 1989, entre Lacanau et Le Porge.
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I.Menon--DT