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C'est sous un soleil cuisant et des températures frôlant les 42 degrés Celsius que les musulmans effectuent cette année le hajj en Arabie saoudite, un défi de plus pour les autorités et les fidèles durant ce pèlerinage déjà physiquement éprouvant.
Les fidèles qui ont afflué vers la ville sainte de La Mecque pour accomplir une série de rituels pendant cinq jours, la plupart en plein air, sont confrontés à une chaleur accablante, exacerbée par le changement climatique.
Les chapeaux interdits pour les hommes durant le hajj, les pèlerins tentent de se protéger du soleil avec des parapluies, des tapis de prière, voire de petits seaux remplis d'eau.
Les femmes, elles, sont obligées de se couvrir la tête avec des foulards.
Malgré tout, Noliha, 61 ans, ne se plaint pas. "Je me sens bien, même si je n'ai jamais connu une telle chaleur", affirme cette femme venue de Brunei à La Mecque pour la première fois de sa vie.
Les dates du hajj sont déterminées par le calendrier musulman qui peut tomber en juillet et en août, les mois les plus chauds dans le royaume, situé dans une région dépendante des hydrocarbures et considérée comme parmi les plus chaudes de la planète.
"Les températures caniculaires que connaît actuellement le Golfe, et plus particulièrement l'Arabie saoudite, deviendront bientôt la norme", avertit Julien Jreissati, directeur du programme régional de Greenpeace.
"L'augmentation moyenne des températures dans la région due au changement climatique est considérablement plus élevée que celle de la moyenne mondiale et les projections montrent clairement que les activités de plein air en été, comme le hajj, deviendront impossibles", explique-t-il.
Cette année, les autorités saoudiennes ont autorisé un million de pèlerins, dont 850.000 venant de l'étranger, à participer au hajj. Ils n'étaient que quelques milliers les deux précédentes années en raison des restrictions liées au Covid-19.
- "Dieu nous aidera" -
"Je me couvre la tête à cause de la chaleur. C'est trop fort. Mais Dieu nous aidera", affirme Mostapha Zreqa, un algérien de 57 ans, se protégeant du soleil avec un tapis de prière.
Dans la Grande Mosquée de La Mecque, des brumisateurs d'eau géants ont été installés pour soulager les fidèles.
A quelques mètres de là, des pèlerins en robe blanche se rafraîchissent sur le sol en marbre de l'entrée ombragée d'un centre commercial en attendant la prochaine prière.
Après avoir accompli à La Mecque le rite du "tawaf", la circumambulation autour de la Kaaba, structure cubique noire vers laquelle les musulmans du monde entier se tournent pour la prière- les fidèles se sont rendus à Mina, sept kilomètres plus loin.
Certains, comme Haled Ben Jomaa, un pèlerin tunisien de 44 ans, ont fait le voyage à pied.
"On supporte tout pour Dieu", dit-il en arrivant au campement climatisé où les fidèles passent la nuit.
Vendredi, le point culminant du hajj est l'ascension vers le mont Arafat, où le prophète Mahomet aurait prononcé son dernier sermon.
- Avertissements -
Pour faire face à la chaleur accablante, les autorités ont pris des précautions, réservant des centaines de lits d'hôpitaux et installant "un grand nombre de ventilateurs brumisateurs".
Et des camions sur place distribuent parapluies, bouteilles et petits ventilateurs.
Le Centre national de météorologie, qui a installé un bureau à Mina, envoie des messages d'avertissement aux pèlerins sur leurs téléphones portables, pour les appeler à ne pas s'exposer durant les heures les plus chaudes de la journée.
"Les informations météorologiques sont devenues de plus en plus importantes", reconnaît le porte-parole du centre, Hussein al-Qahtani.
Les bulletins météo diffusés toutes les heures sont utiles pour les "agents qui travaillent sur le terrain avec les pèlerins."
Encore faut-il que l'information arrive.
Un seul message apparaissait jeudi sur l'appareil d'un journaliste de l'AFP: "Attention! Température trop élevée pour utiliser votre téléphone".
J.Alaqanone--DT