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Météo-France a levé dimanche la vigilance rouge sur l'ensemble du territoire national mais l'épisode caniculaire d'une précocité et d'une intensité sans précédent qui frappe le pays depuis jeudi se décale désormais vers l'Est où le mercure devrait atteindre voire dépasser les 38 degrés en ce jour d'élections législatives.
Cinquante-deux départements, du Lot-et-Garonne au Bas-Rhin en passant par l'Île-de-France, sont désormais placés en vigilance orange en raison de la canicule mais aussi d'une "situation fortement orageuse" attendue dimanche soir et dans la nuit avec de possibles "phénomènes violents".
De 34 à 38 degrés sont encore prévus dimanche en Bourgogne, Auvergne et Rhône-Alpes, avec des pointes pouvant atteindre 39 degrés sur l'Alsace. L'atmosphère était déjà suffocante dimanche matin à Strasbourg sous un soleil de plomb.
Il fera 32 à 36 °C de l'Occitanie au Limousin et au Centre-Val de Loire et l'on sera encore proche des 30° C sur la région parisienne.
Météo-France ne colore toutefois plus qu'en jaune - voire en vert pour la Vendée - la façade atlantique, écrasée de chaleur samedi mais qui se rafraichit nettement. 22 petits degrés sont ainsi attendus à Biarritz dans l'après-midi de dimanche, soit une bonne vingtaine de moins que samedi, quand un record absolu, à 42,9° C, avait été enregistré.
Un air brûlant avec des "pointes voisines de 42°/43°C" s'était alors abattu sur le sud-ouest où l'on avait noté 41,9°C sur le bassin d'Arcachon (au Cap-Ferret) ou encore 41° C dans les Landes, à Biscarrosse (record de 1968 égalé).
"La journée de samedi, avec une moyenne de températures de 27,4°C enregistrées sur le territoire métropolitain, est le 19e jour le plus chaud jamais enregistré depuis le début de l'indicateur thermique", soit 1947, selon Christelle Robert de Météo-France.
La nuit de samedi à dimanche "a été incroyablement douce", relève-t-elle encore avec de nouveaux "records absolus pour des températures minimum" de 25,8° C à Saint-Dizier (Haute-Marne), 24,2° C à Epinal ou 23°c à Besançon.
- Opérations de secours -
Conséquence de cette vague de chaleur conjuguée à une sécheresse déjà bien installée, 600 hectares de végétation sont partis en fumée dans le Var, embrasés par un tir d'artillerie sur le camp d'entraînement militaire de Canjuers.
Et dans l'Aveyron, un incendie a ravagé 430 hectares sur la commune de Comprégnac avant d'être maîtrisé. Le sinistre, attisé par un vent de 70 km/h, n'a pas fait de victimes mais des dizaines de personnes ont été évacuées un temps par précaution.
Des départs de feux ont touché aussi des récoltes, comme dans les Deux-Sèvres où 21 hectares ont brûlé samedi.
Samedi soir encore, un coup de vent puissant et inattendu sur la "côte fleurie", entre Ouistreham et Deauville, a provoqué la mort d'un kite-surfeur, projeté contre la vitrine d'un restaurant à Villers-sur-Mer (Calvados).
Des dizaines d'opérations de secours ont par ailleurs été menées en mer, dans la Manche et en Atlantique, dans la nuit de samedi à dimanche en raison d'un fort coup de vent qui a surpris les plaisanciers.
De nombreux événements festifs, sportifs et culturels, ont également été annulés ce week-end comme comme un pèlerinage d'anciens combattants prévu à Lourdes. Mais la chaleur n'a pas empêché des dizaines de milliers de personnes de festoyer au Hellfest, la grand-messe du metal et autres musiques extrêmes à Clisson (Loire-Atlantique).
- Niveaux élevés d'ozone -
Dans certaines villes, les musées ont accueilli des visiteurs en quête de fraîcheur. Bordeaux, où le mercure est monté à 40,5°C selon Météo-France, un record pour juin, les avait d'ailleurs rendus accessibles gratuitement samedi.
A Paris, les températures ont brutalement chuté sous l'orage avec 16 petits degrés relevés au lever du jour.
La canicule a entraîné également des niveaux élevés de concentrations d'ozone dans l'air notamment en Ile-de-France, Hauts-de-France, Normandie et Auvergne-Rhône-Alpes, selon Prev'Air qui prévoit toutefois une évolution "favorable" de la situation à partir de dimanche.
Cette vague de chaleur est arrivée du Maghreb par la péninsule ibérique où l'Espagne fait face à d'importants incendies, dont l'un a déjà ravagé 20.000 hectares de terrain dans le nord-ouest du pays.
Selon les scientifiques, la multiplication, l'intensification et l'allongement des canicules, aggravés par les émissions de gaz à effet de serre, constituent un marqueur sans équivoque du réchauffement climatique.
I.Viswanathan--DT