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L'ouragan Milton, "extrêmement dangereux" selon les autorités, a touché terre mercredi soir en Floride, balayant la côte de vents violents, de fortes pluies et inondant le centre de cette péninsule du sud-est des Etats-Unis.
Milton a touché terre sur la côte ouest de la Floride "près de Siesta Key dans le comté de Sarasota", a écrit le Centre américain des ouragans (NHC) dans son bulletin de 20H30 (00H30 GMT).
Rétrogradé en fin de journée en catégorie 3 (sur 5) mais toujours considéré comme "majeur" par le NHC, Milton est attendu comme "un des ouragans les plus destructeurs depuis plus d'un siècle en Floride", a prévenu Joe Biden mercredi soir.
Escorté par des "vents extrêmes" et de fortes pluies, Milton a provoqué dès son arrivée des inondations "soudaines", précise le bulletin du NHC.
"La tempête est là. Il est temps pour chacun de se confiner (...) Restez à l'intérieur et ne prenez pas la route", a déclaré le gouverneur de l'Etat de Floride Ron DeSantis lors d'une conférence de presse juste avant l'arrivée de l'ouragan.
Milton devrait traverser la Floride d'ouest en est, selon le NHC, passant notamment près de la ville d'Orlando, où les parcs d'attraction de Disney World ont été fermés à la mi-journée. Les aéroports de Tampa et Sarasota sont à l'arrêt.
Des tornades ont par ailleurs été observées dans le centre et le sud de l'Etat, selon la chaîne Weather Channel.
- "Nerveux"-
Dans le secteur où Milton a touché terre, les habitants se sont confinés en amont, à domicile ou dans des centres prévus pour.
Avant l'arrivé de l'ouragan sur Tampa, Randy Prior, 36 ans, se disait "nerveux". "On se remet à peine" de l'ouragan Hélène, qui a laissé "les sols saturés" d'eau, observait-il.
Dans une autre grande ville de la côte ouest de l'Etat, Fort Myers, Debbie Edwards soulignait elle que tout le monde était "anxieux".
"C'est comme si un syndrome de stress post-traumatique s'était installé" après le passage d'un autre ouragan dévastateur, Ian, il y a deux ans. Elle a pourtant décidé de ne pas partir.
Deux semaines après le passage dans le même secteur de l'ouragan Hélène, qui a fait au moins 236 morts à travers le sud-est des Etats-Unis, dont au moins 15 en Floride, Milton "va être une tempête mortelle et catastrophique", a prévenu Deanne Criswell, directrice de l'agence fédérale de réponse aux catastrophes naturelles (Fema).
Depuis plusieurs jours, les autorités exhortent les habitants des zones concernées par des ordres d'évacuation à partir, assurant qu'il s'agit d'une "question de vie ou de mort".
La Floride, troisième Etat le plus peuplé du pays qui attire nombre de touristes, est habituée aux ouragans.
Mais le changement climatique, en réchauffant les mers, rend plus probable leur intensification rapide et augmente le risque de phénomènes plus puissants, selon les scientifiques.
- "Davantage d'inondations"-
"Les ouragans ont besoin d'océans chauds pour se former et les températures record des océans alimentent ces tempêtes dévastatrices. L'air chaud retient davantage d'eau, donnant des pluies plus abondantes et davantage d'inondations", explique-t-il.
Dans le même temps, "l'augmentation du niveau de la mer due au changement climatique entraîne une aggravation des inondations côtières".
Depuis plus d'un an, les températures de l'Atlantique nord évoluent sans discontinuer à des niveaux de chaleur record, selon des données de l'observatoire météorologique américain (NOAA).
Alors que républicains et démocrates continuent de s'écharper au sujet de la gestion de ces deux ouragans par le gouvernement fédéral, le président américain Joe Biden a dénoncé l'"avalanche de mensonges" de son prédécesseur et candidat à la Maison Blanche, Donald Trump, qui accuse son administration d'en avoir fait trop peu et trop tard.
Donald Trump, qui tient régulièrement des propos climatosceptiques, accuse depuis des jours, et sans la moindre preuve, les démocrates d'avoir "volé l'argent" de la Fema pour "le donner à leurs immigrés illégaux".
Des allégations qualifiées mercredi de "dangereuses" et "inadmissibles" par sa rivale pour la présidentielle du 5 novembre, la vice-présidente Kamala Harris.
V.Munir--DT