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"On a eu vraiment peur!": les larmes aux yeux, Maria Ribeiro assiste impuissante à la progression des flammes dans un petit village de la commune d'Albergaria-a-Velha, une des plus touchées lundi par la vague de feux de forêt qui sévit au Portugal.
Toute la nuit de lundi à mardi, les incendies ont fait rage, brûlant des dizaines d'habitations et des milliers d'hectares de forêt et de cultures, faisant au moins trois morts dans le nord du pays.
"On a eu vraiment peur car on est vraiment livrés à nous-mêmes. Personne ne vient à notre secours", regrette-t-elle, au moment où des camions de pompiers passent à vive allure pour éteindre les flammes qui ravagent les forêts d'eucalyptus entourant son petit village de Busturenga, qui fait partie de la municipalité d'Albergaria-a-Velha, dans le centre du pays.
Un peu plus loin, des habitants munis de bêches et de seaux d'eau, arrosent les jardins et les murets devant leurs maisons pour les protéger du feu.
Maria do Carmo Carvalho, 70 ans, guette l'arrivée des secours. Postée lundi en fin de journée devant sa maison avec d'autres voisins, cette agricultrice s'inquiète pour les plantations à l'arrière de sa maison.
"J'ai jamais vu ça. Le pire, c'est le vent!", assure-t-elle, les yeux rouges, irrités par la fumée, après avoir combattu les flammes tout l'après-midi de lundi avec son fils et son mari pour sauver leur élevage de volailles.
- "Jamais vu ça" -
Arbres calcinés, arbustes brûlés, sol noirci... la route de montagne qui mène à ce village, encerclé par un nuage épais de fumée, offre un spectacle de désolation. Sur la place centrale, devant une petite église blanche, l'odeur de brûlé et la poussière rendent l'air difficilement respirable.
La nuit tombe, et les habitants ne connaissent aucun répit: attisées par des vents forts et des températures élevées de plus de 30 degrés, les flammes progressent à toute vitesse, menaçant plusieurs habitations.
Dans les rues, certains courent, seaux d'eau à la main, pour lutter comme ils peuvent contre le sinistre.
"On ne peut rien faire. Il faut attendre que ça passe", réagit Antonio Tavares, qui a arrêté sa voiture le long de la route. "J'attends que les pompiers me laissent passer", poursuit ce menuisier à la retraite, inquiet pour son atelier à flanc de montagne, où il stocke encore beaucoup de bois.
Parmi les habitants, qui n'avaient pas vu un incendie aussi important depuis plus de 20 ans, c'est la panique pour tenter de sauver leurs biens.
"Je me suis réfugiée chez moi, je n'avais jamais vu ça. Le feu était tout autour du village et les avions ne pouvaient pas voler avec la fumée", confie Maria Fatima, 67 ans.
Non loin de là, un Brésilien de 28 ans est mort carbonisé lundi. Cet employé d'une société forestière, a été piégé par les flammes alors qu'il tentait de récupérer des outils, selon un communiqué de la gendarmerie cité par les médias locaux.
Pour faire face, le Portugal a demandé l'aide lundi de ses partenaires européens. Après l'arrivée lundi des Canadairs espagnols, des appareils français, grecs et italiens sont attendus à partir de mardi. Des renforts que les populations attendent avec impatience.
H.El-Hassany--DT