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La récolte de blé tendre, la céréale la plus produite en France, pourrait chuter cette année à cause des pluies excessives au plus bas depuis 1983, à 25,17 millions de tonnes, selon des estimations du cabinet Argus Media publiées mardi.
Si cette prévision se confirme, cela représenterait une baisse de 27% par rapport à la moyenne des cinq dernières années, précise le groupe, qui a interrogé des opérateurs de la filière début août, selon un échantillon représentatif de plus de 80% de la surface totale de blé tendre.
C'est "la conséquence d'intempéries à répétition des semis à la récolte", analyse Argus Medias dans un communiqué.
Les pluies tombées abondement depuis l'automne dernier dans de nombreuses zones agricoles ont d'une part empêché la bonne réalisation des semis: les surfaces consacrées à la céréale du pain ont reculé de 10,5% sur un an, selon le cabinet.
Les rendements ont d'autre part chuté, à 5,93 tonnes par hectare, d'après les estimations d'Argus Media. Soit une chute de 18,7% par rapport à la moyenne quinquennale.
"Les rendements de blé tendre sous les 60 quintaux par hectare (6 tonnes, NDLR) avaient disparu depuis la fin des années 80 en France. Mais les aléas climatiques nous ramènent en arrière. D'abord avec la très mauvaise récolte de 2016 qui avait enregistré 53,74 quintaux/hectare et aujourd'hui avec celle de 2024", a commenté le directeur d'Argus Media France, Gautier Le Molgat, dans le communiqué.
Parmi les raisons de ce faible rendement, le groupe avance "une mauvaise implantation, une asphyxie des racines par excès d'eau, une forte pression des maladies et des adventices (mauvaises herbes, ndlr), des températures trop faibles pendant la phase de reproduction et encore le manque d'ensoleillement".
Le ministère de l'Agriculture doit publier vendredi des estimations sur la production de céréales en France, premier producteur et premier exportateur de blé tendre de l'Union européenne.
Lors d'une visite la semaine dernière dans l'exploitation d'un céréalier de la Beauce prévoyant une moisson pire qu'en 2016, le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau avait indiqué que le gouvernement était prêt à activer des dispositifs d'aides exceptionnelles si les moissons se révélaient vraiment mauvaises.
Plusieurs organisations agricoles ont déjà appelé à des mesures d'urgence.
G.Koya--DT