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La saison des pluies, aggravée par le phénomène climatique El Niño, a des conséquences meurtrières en Afrique de l'Est: la Tanzanie a annoncé jeudi que 155 personnes avaient trouvé la mort.
En Tanzanie, les fortes pluies des dernières semaines ont causé des inondations et glissements de terrain dans diverses régions du pays, a déclaré le Premier ministre Kassim Majaliwa devant le Parlement.
"Plus de 51.000 foyers et 200.000 personnes ont été touchés, avec 155 décès, environ 236 personnes ont été blessées et plus de 10.000 habitations ont été endommagées à divers degrés", a-t-il énuméré, sans préciser la période sur laquelle les décès ont été recensés.
M. Majaliwa a également déclaré que de nombreuses cultures, infrastructures telles que des routes, ponts ou voies ferrées, ont été endommagées à cause des intempéries.
Les effets dévastateurs des précipitations sont "principalement dus à la dégradation de l'environnement", a-t-il ajouté, pointant notamment du doigt la déforestation.
Jeudi, le Kenya voisin continuait, lui, de compter les morts et rechercher les disparus, au lendemain d'inondations dans plusieurs quartiers de la capitale Nairobi et dans des comtés voisins, coupant routes et voies ferrées.
Avant ces inondations, au moins 32 personnes avaient déjà péri et plus de 40.000 avaient été déplacées dans le pays depuis le début de la saison des pluies en mars, selon l'agence humanitaire de l'ONU (Ocha). Le bilan total s'élève donc à au moins 45 morts.
"Nous devons mettre tout le monde en alerte" a déclaré le président kényan William Ruto, lors d'une réunion pour coordonner une réponse "multi-agences" à ces inondations, soulignant la nécessité de déplacer les habitants des zones menacées.
Le vice-président Rigathi Gachagua a également mis en garde la population sur "les prévisions pour la semaine prochaine (qui) indiquent que le pays connaîtra des précipitations supérieures à la normale".
- Jusqu'en mai -
Plusieurs autre pays de la région sont touchés par des précipitations inhabituellement fortes, causé par un nouvel épisode d'El Niño qui a débuté mi-2023 et pourrait durer jusqu'au mois de mai, a prévenu le 5 mars l'Organisation météorologique mondiale (OMM).
Outre une augmentation des températures, El Niño provoque des sécheresses dans certaines parties du monde, comme en Afrique australe, et de fortes pluies dans d'autres.
Au Burundi, pays le plus pauvre de la planète, les autorités ont fait état la semaine dernière de 96.000 déplacés internes en raison des pluies quasi incessantes depuis plusieurs mois.
En Somalie, au moins quatre personnes ont été tuées depuis le 19 avril après des crues soudaines, selon l'Ocha.
En Ouganda, pays enclavé, les intempéries ont fait deux morts et déplacé plusieurs centaines de personnes.
El Niño a déjà fait des ravages dans l'Est de l'Afrique par le passé.
En décembre, au moins 89 personnes avaient été tuées dans des glissements de terrain et inondations causés par des pluies diluviennes dans le Nord de la Tanzanie.
Sur l'ensemble de la région, plus de 300 personnes avaient alors péri. En Somalie, plus d'un million de personnes avaient été déplacées par des inondations.
D'octobre 1997 à janvier 1998, de gigantesques inondations nourries par les pluies torrentielles causées par El Niño avaient fait plus de 6.000 morts dans cinq pays de la région.
F.Chaudhary--DT