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Les représentants des employeurs et des salariés des travaux publics vont démarrer lundi une longue séquence de négociations visant à améliorer l'attractivité des métiers de la branche, et remédier ainsi à ses difficultés de recrutement.
"Une entreprise sur deux en moyenne exprime le fait que les difficultés de recrutement sont un frein à la croissance de l'entreprise", a indiqué vendredi la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) à l'AFP. Il s'agit même du frein le plus cité par ses adhérents dans une enquête trimestrielle réalisée avec l'Insee.
Construction de routes, installation d'éclairage public, acheminement de l'eau potable : le secteur des travaux publics représente quelque 300.000 personnes en France, pour un peu plus de 40 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
La négociation, entamée en février mais qui n'a fixé que la méthodologie, "va rentrer dans le dur" à compter de lundi, a indiqué Laurent Amar, président de la commission sociale de la FNTP. Les discussions doivent déboucher sur un accord paritaire "sur l'ensemble du champ social" d'ici décembre 2024.
Au menu des négociations, six "blocs": sens et valeurs des métiers, avec un accent sur la transformation écologique, santé des salariés, organisation du travail, vie au travail, évolutions professionnelles et partage de la valeur.
Comme d'autres secteurs, les travaux publics ont vu augmenter le renouvellement des effectifs depuis la pandémie de Covid-19, selon Frédéric Mau, responsable de la délégation CGT à la FNTP, un phénomène qui se traduit selon lui par une "perte de savoir-faire".
Selon lui, la rotation des effectifs, historiquement entre 4 et 6%, se situerait aujourd'hui entre 13 et 16% "dans les entreprises de bâtiment et de travaux publics".
Les démissionnaires mettent en avant, selon lui, "la perte de sens du travail" et un management "trop vertical".
"Oui, bien sûr qu'il y a du turn-over et oui bien sûr qu'il faut réussir à convaincre ceux qui sont de tout jeunes diplômés, du CAP au diplôme supérieur, ceux qui sont en reconversion", a déclaré Laurent Amar, qui ne confirme pas néanmoins les chiffres de la CGT.
Il a souligné l'existence de conventions collectives, pour certaines "très anciennes", et la nécessité "de toiletter un peu tout ça", notamment en améliorant "la lisibilité des postes par rapport aux diplômes".
Si la santé au travail et la prévention feront partie des sujets négociés, l'usure professionnelle (pénibilité) sera traitée en dehors de cette négociation, selon M. Amar.
G.Mukherjee--DT