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L'ouragan Otis, jugé "potentiellement catastrophique", s'est affaibli après avoir touché terre mercredi près d'Acapulco, célèbre station balnéaire de la côte Pacifique dans l'ouest du Mexique, où le cyclone a entraîné une coupure des communications.
"Jusqu'à présent nous n'avons pas d'éléments sur des pertes en vies humaines, mais il n'y a pas de communication", a déclaré le président Andres Manuel Lopez Obrador lors de sa conférence de presse quotidienne.
Le président a mentionné des "dégâts matériels", évoquant des "effondrements" le long de l'autoroute menant vers Acapulco, et assuré que le gouvernement tentait de rétablir les communications.
A la levée du jour mercredi, une grande partie d'Acapulco -qui compte près de 780.000 habitants- se trouvait sans électricité à la suite d'une coupure décidée à titre préventif, selon les médias locaux, quand l'ouragan a touché terre dans la nuit de mardi à mercredi.
Des commerces ont été touchés et des touristes dans les hôtels ont placé des lits et des matelas pour protéger leur chambre, d'après des vidéos sur les réseaux sociaux.
"Je vous demande de ne pas baisser la garde", a insisté mercredi matin auprès des habitants de l'Etat du Guerrero (sud-ouest) la gouverneure Evelyn Salgado.
Otis a toutefois été rétrogradé en catégorie 2, contre 5 auparavant, sur l'échelle de Saffir-Simpson, d'après le Centre national des ouragans (NHC) américain.
L'ouragan se déplaçait à 17 km/h avec des vents de 175 km/heure à 100 km au nord-ouest d'Acapulco.
A Acapulco, des habitants se sont barricadés chez eux, après avoir stocké de la nourriture et de l'eau.
Les hôtels sont remplis à 50% et les autorités locales ont préparé des places d'accueil dans les auberges, tandis que des militaires ont fait des patrouilles sur la plage.
Les écoles ont été fermées sur ordre du gouvernement de l'Etat du Guerrero.
Au large du Pacifique, le cyclone est montée en puissance en quelques heures à peine.
- Paulina, Norma, Patricia, Ingrid... -
La gouverneure Evelyn Salgado a insisté sur l'importance de la coordination entre les autorités et les forces armées pour "le bien-être des habitants et éviter les risques" dans un pays régulièrement frappé par les ouragans.
Le 9 octobre 1997, la station balnéaire d'Acapulco avait été frappée par Paulina, qui avait causé la mort de plus de 200 personnes et provoqué l'une des catastrophes naturelles les plus graves du pays, hors tremblement de terre.
La semaine dernière, l'ouragan Norma a fait trois morts un peu plus au nord, dans l'Etat du Sinaloa. Norma a touché terre à deux reprises, une première fois dans la péninsule de Basse-Californie, puis dans l'Etat du Sinaloa.
Pris entre le Pacifique et le golfe du Mexique, le Mexique est exposé aux ouragans pendant la saison qui va de mai à octobre-novembre. Une douzaine de dépressions par an peuvent se transformer en ouragans plus ou moins dévastateurs.
Le plus puissant jamais enregistré, Patricia, en octobre 2015, avec des vents de 325 km/h, n'avait cependant fait que des dégâts matériels car il était entré sur le territoire par une zone montagneuse inhabitée.
En septembre 2013, l'ouragan Ingrid dans le golfe et la tempête tropicale Manuel dans le Pacifique avaient pris simultanément en écharpe le Mexique.
Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons selon les régions) les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total.
Selon le Groupe international des experts du climat (Giec), la proportion de cyclones particulièrement intenses (catégorie 4 et 5) devrait ainsi augmenter de 10% par rapport à l'ère pré-industrielle avec un réchauffement de +1,5°C de 30%.
Ils font notamment peser un risque de plus en plus important pour les communautés côtières victimes de phénomènes de vagues-submersions (appelées également submersions marines) amplifiés par la montée du niveau des océans, qui provoquent inondations et contamination par le sel des terres et de l’eau douce.
En raison de l’augmentation du niveau de la mer et des phénomènes de submersions marines, plus d’un milliard de personnes vivront dans des villes côtières à risque d’ici 2050, selon le Giec.
F.Damodaran--DT