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Des milliers de personnes se sont ruées vers le petit aéroport de Yellowknife jeudi tandis qu'une longue file de voitures empruntait la seule autoroute fuyant les feux de forêts qui menacent l'une des plus grandes villes du Grand Nord canadien.
Plus de 20.000 personnes ont reçu l'ordre d'évacuer la capitale des Territoires du Nord-Ouest dans la soirée de mercredi, menacée par un important brasier à une quinzaine de kilomètres de ses murs.
"Nous sommes tous fatigués du mot +sans précédent+, mais il n'y a pas d'autres façons de décrire la situation", a déclaré la Première ministre du territoire arctique Caroline Cochrane sur le réseau X (ex-Twitter).
En tout, plus de la moitié de la population du territoire est sous ordre d'évacuation.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs vidéos montrent des véhicules roulant de nuit à travers l'épaisse fumée des feux, guidés par des véhicules de patrouille, alors que les résidents tentent de rejoindre la province voisine de l'Alberta où plusieurs centres d'accueil ont été mis en place.
"Il a fallu 5 heures à ma sœur" pour parcourir seulement 100 kilomètres dans la nuit, a expliqué Maggie Noble sur le réseau X, décrivant une "lente" avancée.
La maire de Yellowknife, Rebecca Alty, a mis en garde les automobilistes contre les flammes qui se rapprochent dangereusement des rares autoroutes qui traversent ce vaste territoire.
Plusieurs vols commerciaux et militaires vers le sud étaient prévus dans le petit aéroport de Yellowknife jeudi où de nombreux habitants se sont précipités.
"Je suis en quelque sorte mentalement épuisée à ce stade", a raconté la résidente Tiffany Champagne au média CBC alors qu'elle attendait de prendre un vol commercial.
"J'ai de l'asthme et la fumée des feux de forêt rend quelconque action de plus en plus difficile à réaliser", a-t-elle ajouté masque sur le nez.
Dans la ville, les véhicules s'entassaient dans les stations-services dans la matinée, laissant des quartiers presque déserts sous un ciel orangé, presque apocalyptique.
- Un brasier aux portes de la ville -
"Malheureusement, la situation des feux de forêt empire avec un brasier à l'ouest de Yellowknife qui représente une véritable menace", a déclaré mercredi soir Shane Thompson, ministre de l'Environnement des Territoires du Nord-Ouest en ordonnant l'évacuation des résidents d'ici vendredi midi.
"Sans pluie, il se peut que le feu gagne les environs de la ville ce week-end", a ajouté M. Thompson lors d'une conférence de presse.
Des précipitations sont attendues dans les jours à venir, les premières ce mois-ci. Mais avec elles viennent aussi orages et éclairs, menaçant de déclencher de nouveaux incendies.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a indiqué mercredi que les forces armées étaient toujours déployées pour porter assistance à la population de la région.
"Nous allons continuer de vous fournir les ressources nécessaires" et "apporter toute l'aide possible", a-t-il écrit sur le réseau X, tandis que plusieurs avions et hélicoptères de l'armée ainsi qu'une centaine de militaires ont été mobilisés pour aider aux évacuations.
Séparés de plusieurs centaines de kilomètres les uns des autres, les villages de la région sont "particulièrement difficiles" à évacuer par voie terrestre, expliquait plus tôt cette semaine Mike Westwick, du service des feux territorial.
Plus de 1.050 feux ravagent actuellement le Canada d'est en ouest, dont plus de 230 dans les Territoires du Nord-Ouest. Près de 14 millions d'hectares - environ la superficie de la Grèce - ont brûlé au pays depuis le début de la saison, soit près du double du dernier record datant de 1989.
Et la saison risque encore de durer deux mois, prévenaient les autorités la semaine dernière.
G.Rehman--DT