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Le premier procès lié au changement climatique aux Etats-Unis s'est ouvert lundi dans le Montana, après qu'une dizaine de jeunes eurent engagé des poursuites contre cet Etat du nord-ouest, l'accusant d'enfreindre leur droit constitutionnel à un "environnement propre et sain".
L'affaire, nommée "Held v. Montana", est scrutée de près car son résultat pourrait appuyer d'autres poursuites engagées à travers le pays, ciblant à la fois l'industrie d'énergie fossile et les autorités.
Les 16 plaignants, âgés de 5 à 22 ans, affirment que les "effets dangereux des énergies fossiles et de la crise climatique" leur ont porté atteinte -- les enfants étant "singulièrement vulnérables" à ces effets qui ne font qu'empirer.
"Les jeunes comme moi comprennent ce qui est en jeu", explique Grace Gibson-Snyder, 19 ans, dans un communiqué de Our Children's Trust, l'une des associations représentant les plaignants dans ce procès.
"Nous comprenons que nous ne disposons que de peu de temps pour sortir des énergies fossiles afin d'assurer un avenir sûr pour nous et nos enfants", ajoute-t-elle.
Le procès, qui se tient à Helena, la capitale du Montana, doit se dérouler jusqu'au 23 juin.
Au coeur des débats, un article de la constitution locale disposant que "l'Etat et tout un chacun doivent maintenir et améliorer un environnement propre et sain dans le Montana pour les générations présentes et futures".
Les plaignants n'exigent aucun dédommagement, mais demandent qu'une déclaration stipulant que leurs droits sont enfreints soit rédigée. Celle-ci doit constituer une première étape vers une action législative.
A plusieurs reprises, le Montana a tenté de faire annuler les poursuites pour des raisons de vice de procédure.
Mais le 6 juin, la Cour suprême de l'Etat a donné son feu vert pour que le procès débute.
A travers les Etats-Unis, des dizaines de poursuites sont engagées par les autorités contre des entreprises d'énergie fossile en raison de leur impact sur le climat.
"En ce qui concerne l'action climatique, la justice américaine n'a jamais été aussi pertinente", estime Alice Hill, une ancienne conseillère climat sous la présidence de Barack Obama et membre du cercle de réflexion Climate Crisis Advisory Group.
V.Munir--DT