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Le gouvernement a déployé "une opération de répression massive", ont accusé dimanche les organisateurs de la manifestation contre des retenues d'eau contestées dans les Deux-Sèvres, après des affrontements qui ont fait de nombreux blessés samedi.
"On a assisté à des scènes de guerre" qui illustrent "une dérive violente de l'État", a lancé lors d'une conférence de presse l'eurodéputé EELV Benoît Biteau, au lendemain de cette manifestation, interdite par la préfecture, qui a rassemblé entre 6.000 personnes, selon les autorités, et 30.000 selon les organisateurs.
Plus de 3.000 gendarmes et policiers avaient été mobilisés pour défendre la bassine (dénomination donnée par les opposants à ces réserves destinées à l'irrigation agricole) en construction à Sainte-Soline dans le cadre d'un projet qui en prévoit 16, d'une capacité totale de six millions de mètres cubes.
Le gouverment a dénoncé samedi "un déferlement de violence intolérable" de la part des manifestants mais les organisateurs renvoient la responsabilité des affrontements aux forces de l'ordre.
"Ce sont elles qui ont tiré en premier pour tenir à l'écart" les manifestants, a affirmé M. Biteau aux côtés de représentants du syndicat agricole Confédération paysanne, du collectif Bassines non merci et du mouvement des Soulèvements de la Terre. Comme la secrétaire nationale d'EELV la veille, Marine Tondelier, ils ont dénoncé l'intervention d'un "escadron de quads" à l'encontre d'élus qui protégeaient des blessés.
Des observateurs de la Ligue des droits de l'Homme ont fait état de "plusieurs cas d'entraves au secours" de la part des forces de l'ordre, sur lesquelles ils rendront un rapport. "Les observations faites sont bien éloignées des discours officiels sur la violence des manifestants", a indiqué dimanche le comité régional Poitou-Charentes de la LDH.
Les autorités ont imputé samedi le délai d'intervention des secours à des violences d'activistes envers les gendarmes qui devaient sécuriser leur accès au site.
Y.Amjad--DT